Installé sous le tilleul de la maison maternelle, mon attention est retenue par le ballet de quelques dizaines d’hirondelles. Elles vont, viennent, se poursuivent et s’agacent dans un jeu volatile auquel je ne comprends rien, mais qui me fascine. Quand elles cessent, c’est pour se regrouper sur les fils électriques, centurie fugace de traits noirs et immobiles qui, d’un seul mouvement, s’élance et disparaît par-delà le toit de la maison.
À quelle destination se vouent-elles, ces travailleuses d’un ciel insatiable ? À quel universel appartiennent-elles qui réduit à néant les différences et les ostracismes ?
J’ai souvent souhaité être un oiseau. Libre et maître de tous les espaces.
Les hirondelles du monde
à Claude Roy
Quelle écriture turbulente
Inscrivez-vous dans ce ciel malhabile ?
Et je ne sais
Quel secret vous avez
Quel fil invisible de votre aile à mon rêve
Quel cri évadé de la cage qui nous renvoie au ciel
Quel feu inépuisable qui trace la ligne de l’espace.
Où conduit votre vol ?
Êtes-vous la même à Piedicroce
À Planty ou dans la Chine de Tou Fou ?
Je vous ai vues partir pour je ne sais quel lieu
Si vaste et unique de notre absence
Où réside votre liberté…
Le poids des ailes, Éditions Hélices, 2008
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