Je ne connais pas grand-chose du monde de la danse, mais je suis fasciné depuis longtemps par le corps des danseurs en mouvement. J’y pense en regardant dans Télérama une photo de Brigitte Lefèvre et Jacques Garnier datant de 1971. Il y a dans cette posture explosive des corps, un parallèle à faire avec la poésie. Non pas qu’il y ait là du poétique. Je déteste cette appropriation de la poésie à toutes les sauces qui en dilue la spécificité et la force d’expression. Non, le parallèle, c’est l’utilisation des corps pour créer une forme, un mouvement qui n’ont de naturel que l’apparence comme le poète fait se rencontrer des mots qui n’avaient initialement rien de commun, avec lesquels il crée de nouveaux éléments de langage.
Un bel ensemble de mouvements classiques déjà répertoriés séduit l’œil et l’esprit. Mais il s’agit là d’aller plus loin que cet entendement déjà inscrit en nous. Ce que j’aime dans la danse, c’est le bouleversement provoqué par une posture inattendue, par un déséquilibre risqué, par des corps qui ne se tiennent pas au seul travail des répétitions, mais donnent à penser au-delà d’une géométrie programmée, au-delà d’une rythmique métronomique.
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