Une infinie tendresse, c'est celle que j'éprouve pour Renaud, à l'heure de son retour dans notre univers familier. Au milieu des années 70, l'autoradio bricolé de ma vieille 4L verte accompagnait des révoltes de notre âge commun que je vivais souvent par procuration. À l'entendre, j'entends l'écho de la révolte nécessaire d'aujourd'hui.
Certes l'album qui sort maintenant n'a pas la force de quelques autres plus anciens. Mais c'est sa fragilité qui en fait les qualités. Fragilité de ce compagnon de nostalgies, malade durant des années d'avoir perdu ses rêves de jeunesse, de sentir son énergie se déliter avec le succès. Fragilité toute d'une sensibilité profondément ancrée en lui. Il a fallu la perte des amis de Charlie Hebdo, la main tendue de Grand Corps Malade pour que Renaud mesure l'inanité de sa dépression et retrouve la force d'arrêter de boire, de se remettre à écrire. Premier opus d'une renaissance qui nous en promet d'autres. Retrouvailles avec un ami jamais perdu, juste éloigné quelque temps.
Infinie tendresse pour cet homme toujours debout, frère de mots et d'émotions. Debout pour dire ensemble que l'avenir est à construire.
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