Laurent Gaudé s’inscrit là dans la veine épique de La mort du roi Tsongor quand l’épopée est traversée de sang, de vengeance, d’un fantastique lié aux éléments, quand la mort est la bouche close d’un destin après l’épuisement du récit. Il sait puiser à des cultures diverses pour entremêler les fils d’une geste qui devient intemporelle à mesure que l’existence de Salina se durcit sous les coups du mépris et du rejet.
C’est la femme de sel née du fleuve, de la roche et du désert. Pétrie de violence et de sang, durcie du combat et de l’exil. C’est une femme de la mort avant la mort, vouée au lamento de la douleur. Elle n’est plus seulement une femme au destin tragique, une femme sans sourire, mais elle devient l’incarnation de la tragédie, de la sienne et celle de tous les parias que le pouvoir et l’opinion publique accablent pour se donner une illusoire contenance. Les étapes de sa destinée, le tragique de son parcours sont autant de portes d’entrée dans le repos lorsque le récit qu’en fait son fils lui ouvre les portes de la légende et la réconcilie avec le monde.
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