L’œuvre date de 2006, mais elle est intemporelle. Cette bande dessinée muette de l’artiste australien Shaun Tan relate la migration d’un père de famille de son pays d’origine où il laisse femme et enfant vers un pays « occidental » dont il ne connaît ni la langue ni les mœurs. Une aventure humaine déclinée pleine page ou en vignettes, c’est selon, mais toujours des dessins qui mêlent une grande richesse et une sobriété empreinte de délicatesse. Des dessins qui sont une langue à part entière.
C’est un récit poétique qui nous est proposé là au plein sens du terme. Poétique par l’invention, poétique par la traversée du miroir qu’il permet. Et dans le même temps, une réflexion chargée d’humanité sur ce qu’est le destin des exilés, des migrants, des déplacés conduits hors de chez eux et d’eux-mêmes par les nécessités de l’existence. On voudrait que cela se termine plus souvent comme dans cette histoire où la rencontre et le partage aident à vivre au-delà des épreuves et de la séparation.
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