La caméra s’attarde parfois sur leurs jeunes visages d’où sourd une angoisse latente. Plus loin elle laisse défiler un lent paysage panoramique qui participe de cette épopée tragique. On est de nouveau dans ces États-Unis racistes et violents qui ne savent pas, au nom d’une liberté individuelle fallacieuse, se débarrasser de préjugés ataviques que relaient la police et les autorités. On peut très vite s’attendre à ce que sera la destinée de ces deux jeunes gens conduits par la mort accidentelle et involontaire d’un policier, à fuir d’état en état, de refuge en étape incertaine, d’un véhicule à l’autre. Et leur rencontre initiale quelque peu improbable va les conduire au fil des circonstances à vivre une histoire d’amour et de profonde humanité.
Premier long métrage de Melina Matsoukas, ce film révèle une vraie écriture cinématographique et il est la promesse d’une œuvre à venir. Si Daniel Kaluuya est déjà connu, particulièrement par sa prestation dans Get out, Jodie Turner-Smith endosse là son premier grand rôle avec une personnalité également prometteuse.
Un film à voir sans hésiter parce qu’il sait ajouter sa voix avec conviction à un genre qui n’est pas nouveau et qu’il allie avec justesse, l’image, une bande son riche et cette histoire de racisme, de violence et de refus du fatalisme.
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