C'est en France le nom qui symbolise les atrocités pratiquées par les Allemands en France durant la Seconde Guerre mondiale. En une journée, ils massacrèrent 642 personnes à Oradour. Ils firent d'un gros bourg de plus de mille personnes, une tombe.
Marcher dans Oradour, ce n'est pas se souvenir, c'est entrer dans cette tombe. Il y a le ciel sur nos têtes, un sol de cendres sous nos pas, un peuple de fantômes dans les ruines dont les pauvres photos des visiteurs aveugles et sourds ne rendront rien. Marcher dans Oradour, c'est descendre sous terre, c'est se désespérer de ne pouvoir donner corps aux cris qui résonnent en soi.
Mais à quoi bon cette mémoire me direz-vous ? Syrie, Gaza, Irak, Ukraine, Centrafrique, autant de pays où s'égrène le nom des villes martyrisées par la guerre, où les populations civiles continuent d'être massacrées, où ne pas mourir c'est s'exiler.
J'écris cette note dans la tranquillité d'une campagne seulement troublée par le son d'une tondeuse. Rien ne semble devoir déranger un ordre social comme rien ne devrait déranger Oradour en ce dimanche de juin 1944, comme rien ne devrait déranger les villages du monde si la folie des hommes n'en faisait les premiers prédateurs d'eux-mêmes.