Ce pourrait être « d’ici quelques années » ainsi qu’il est indiqué en préambule. L’actualité récente du Brésil nous dit que l’histoire de ce film peut être d’aujourd’hui. Un village rassemblé à l’occasion du décès d’une ancêtre âgée de 94 ans. Bien vite des phénomènes bizarres et inquiétants, un politique corrompu qui cherche à se faire réélire à n’importe quel prix, des mercenaires cyniques et méprisants, un bandit à la Cartouche et ses acolytes. Destins et situations s’entrecroisent jusqu’au déclenchement de la violence pour résister aux agressions physiques et politiques.
Il y a quelque chose d’une fable baroque, d’un western contemporain dans ce film. Cet univers pauvre du Nordeste brésilien que les puissants voudraient voir disparaître pour assouvir leur soif de possession, c’est celui de gens pauvres et modestes qui résistent. Le village gaulois d’Astérix combat l’envahissement romain par l’humour et le coup de poing. Dans Bacurau, c’est la mort qui dicte sa loi, implacable et vengeresse.
Si le film se disperse parfois, il n’en est pas moins une vision puissante de la liberté bafouée quand le politique et l’argent ne font qu’un et une ode à une nature ramenée à sa seule exploitation sauvage. Il nous dit pourquoi ce qui se passe dans une région précise du monde peut concerner l’ensemble de ce dernier, n’en déplaise aux vautours de l’idéologie, de la finance et de la religion.
Internet
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Wikipédia | Le cinéma brésilien
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