Si absurde que cela puisse paraître, je reste fidèle à mon antenne habituelle malgré la grève qui la perturbe depuis bientôt un mois. Depuis que je suis en âge d’écouter seul la radio, les programmes de Radio France m’ont toujours accompagné et d'abord ceux de France-Inter qui, encore aujourd’hui, me réveille le matin. Il y a là une voix, une musique, une musique de la voix dont je ne saurais me passer même quand elles sont pour beaucoup remplacées par une programmation musicale quelque peu frustrante.
Mais comment par ailleurs ne pas rester fidèle à cette antenne dont les équipes journalistiques, techniciennes, etc. luttent pour maintenir une qualité de service public qui a toujours été leur exigence ? Les esprits suffisants n’ont que faire de cette exigence qu’ils ne mesurent qu’en termes comptables. Mais quelle comptabilité font-ils de l’intelligence, de la réflexion, de la culture, de l’information quand ils la bradent sur l’autel d’économies à courte vue ? Il en est ainsi comme dans d’autres domaines de la gestion publique – je pense particulièrement à l’école – qui font les frais de l’imprévoyance politique quand les investissements dont on prône les bienfaits devraient y être prioritaires, quand une vraie politique devrait faire là le pari de l’avenir au lieu de brader l’intelligence et la réflexion pour les profits de quelques-uns et d’abandonner les plus démunis aux sirènes des extrêmes.
La radio de service public a toujours – plus que jamais devrais-je écrire – un rôle à jouer dans notre société de tensions, de rejets réciproques, de vieillissements aigris et de jeunesse perdue.
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