Un peu de vent
Un moment le vent garde le silence
puis très doucement respire à demi
et de nouveau se tait souffle retenu
Le vent bâille s’étire soupire puis expire
peu à peu s’enhardit Il effleure la joue
de la dormeuse Elle croit écarter un moucheron de la main
Le vent glisse le long du corps lent assoupi
chuchote à son oreille épouse son épaule
Les bras du vent enlacent l’enfant qui se réveille
Le vent caresse la nuque le cou un sein
La jeune fille ferme les yeux
et se laisse bercer par le plaisir du vent
Le Haut-Bout
Octobre 1995
In Poèmes à pas de loup 1992-1996, © Gallimard, 1997, p.124
Contribution de PPierre Kobel