À l'heure où paraît le numéro 54 de la revue Diérèse consacré à Richard Rognet, nous publions un entretien que, Daniel Martinez, créateur et animateur de cette revue a bien voulu nous accorder.
La Pierre et le Sel - Peux-tu nous parler de tes origines, de ton milieu familial, de tes études ?
Daniel Martinez - Te dire que je suis issu d’un milieu modeste, mon père était professeur de lettres en collège, ma mère sans emploi. Je suis né le 24 novembre 1958 à Alger (« la blanche »), rapatrié sanitaire en 1960, date à laquelle ma famille quitte l’Algérie pour la Tunisie, pour atterrir précisément sur l’île de Djerba où nous avons habité jusqu’en 1969. Période rêvée, j’en parle précisément dans mon prochain recueil, « Terre entière » (éd. Les Deux-Siciles, novembre 2012). Pour mon entrée au lycée en sixième, mes parents ont déménagé à Sousse, où je devais rencontrer l’un des fils naturels de Maurice Thorez (qui portait le même prénom que son père) et qui fut mon professeur de mathématiques. Mon prof de Français s’appelait lui Jean Carlin, de veine libertaire, un bon vivant qui défrayait la chronique dans cette petite ville portuaire ouverte à l’Occident. Le courant, on l’imagine, ne passait pas très bien entre Maurice Thorez et Jean Carlin. Le second : « Daniel, vous êtes doué, mais vous ne fichez rien. Remarquez, je vous comprends, si j’étais à votre place, je ferais de même. Vous ne travaillez pas et vous avez pourtant les meilleures notes. » Le premier : « Vous êtes d’abord un sensitif, pas un rationnel. » J’avais, il est vrai, de fort mauvaises notes en mathématiques.
… Un jour, la fille de Maurice T. voulut mettre fin à ses jours, en avalant de l’eau de Javel. Et ce fut ma première approche réelle de la mort. C’était un être diaphane, aux yeux bleu océan, une voix éthérée qui laissait rêveur… J’eus alors envie de créer une revuette, manière d’exprimer ma révolte, au titre « explosif » ! Elle n’eut qu’un numéro, faute de lecteurs.
Je fus interne au Lycée de Mutuelleville, à Tunis, de 1973 à 1975. Je découvrais la vie, ce que charriait le monde adulte. Lectures en tous sens, surtout de romanciers du 19e : en phase avec Victor Hugo, Jules Vallès, H. de Balzac. En poésie, les incontournables Baudelaire, Rimbaud et Verlaine, Lorca, Éluard, Cendrars.
En octobre 1975, nous nous installons, ma famille et moi-même, à Ozoir-la-Ferrière, à proximité de la forêt de Gretz-Armainvilliers. La ville fut, dans des temps reculés, un ancien oratoire environné par les bois, d’où son nom actuel. Mes racines sont demeurées ailleurs.
Des études de droit public à la Fac de Saint-Maur (Paris XIII), j’obtiens en juin 1980 une maîtrise et décide d’arrêter là les frais. Pas vraiment d’affinités avec tout ce qui regarde le droit et ses affidés, un milieu ringard, conformiste, passéiste. J’ai tout de même participé à quelques numéros d’une revuette universitaire, Le jurisgaffeur, sans grande conviction.
La P&S - Quand et comment la poésie est-elle entrée dans ton existence ?
DM - La poésie est entrée dans mon existence par la découverte des Fleurs du mal. Plus tard,
par la lecture d’Henri Michaux. Maurice Blanchot écrivait à son propos : « Je suggèrerai ce que j’ignore. ». Soulignant ainsi la part de mystère chez tout grand écrivain, et tout ce qui le distingue du commun. Poésie comme manière de se remémorer une commotion déjà lointaine, la détacher d’une présence qui brûle encore en soi, de la retrouver. Une poésie qui contredirait sans cesse la mémoire lente, celle du corps social, de l’histoire. Une poésie qui serait un silence à ouvrir.
La grammaire, les règles, les traditions – rien de tout cela ne suffit à la poésie. Pour déborder sur le domaine musical, le solfège n’est pas la musique. Et pourtant la musique, qui le dépasse, ne saurait s’en passer. Ecrire un poème, c’est comme modeler un nuage, donner forme à l’informe. Avec les mots de tous les jours, retravaillés, réagencés, on pourrait dire : « sculptés », que l’on arrache au rien.
De la poésie aussi comme foyer de résistance, née de la radicale blessure de l’existence : les livres de poésie se vendent mal, les médias en parlent peu, et pourtant elle demeure on ne peut plus vivante. Elle n’arrête pas le présent, mais le multiplie. Jacques Taurand parlait des « yeux vides du temps », et, de ce côté-là, on entre grâce au poème dans une temporalité autre, j’allais dire traversée d’un soupçon d’éternité. Et pourtant l’écriture advient, chaque jour, comme si l’on n’était jamais sorti du commencement : le poète est aux mots, les laissant s’amonceler peu à peu jusqu’au seuil de vigilance critique, à travers des sinuosités, des échappées, des orientations parfois imprévues qui surgissent et viennent à s’imposer. Le temps du poète n’est pas celui du poème : car pour le poète, l’acte d’écriture se déploie dans un temps très resserré, où vocables et idées menacent toujours de se perdre. Le poète happe l’instant dans l’instant où la présence à soi semble suspendue, en quête d’une lumière intérieure qui éclipse alors la nuit subconsciente. En somme, le poète tente de capter une flamme sur le point de s’éteindre.
La P&S - Quelle place y occupe-t-elle aujourd'hui ?
DM - Les livres de poésie occupent 90% de ma bibliothèque. Je reviens toujours à des poètes dont j’ai aimé la lecture, aujourd’hui c’est par exemple Paul de Roux, avec « La halte obscure », j’en extrais, presque au hasard : « Nous émeut le chemin raconté par les mots… ». La poésie est ma vie, sa constituante principale. Certes, je suis plus dans la lecture que dans l’écriture, n’ayant finalement que peu de temps où je puisse travailler pour moi.
C’est le fruit d’un intense composé de douleur et de joie, où l’être ne cesse jamais de se reconnaître, dans l’effusion, silencieuse ou sonore, des mots venus de lui-même. Dans le même ordre d’idée, il y a une intériorité du poème, irremplaçable, j’allais dire « primordiale » et qui, pris dans le flux du temps, se substitue à la temporalité.
D’où cette alchimie complexe, avec en germe la fissure même du symbolique, de l’approche du mot comme signifiant. Le mot (ou l’idée) initial(e), qui depuis un point de départ arbitraire, d’instinct semble attirer d’autres mots selon un canevas où ceux-ci s’assembleraient ou se rejetteraient selon des lois qui leur seraient propres.
De cette alchimie rayonnante qui donne l’obscur à naître, en le traversant littéralement d’un éclair, Pierre Chappuis, l’une des grandes voix de la poésie contemporaine, en rend compte sous l’expression de « communication heureuse », j’ajouterai : entre le moi et le soi, qui devient le nous. La poésie, pour conclure, est vitale, elle entretisse les souffles divers et jamais tout à fait circonscrits qui nous parcourent, elle est la langue de nos sens et de nos pensées sans cesse en alerte.
La P&S - Comment est née l'aventure de Diérèse ?
DM - L’aventure de Diérèse est née de ma participation régulière à une revue tenue par un seul homme, Pierre Rollez, et qui avait pour titre Le Borée . Son directeur, vieillissant, ayant des problèmes de santé, avait pensé un moment me passer la main et cela ne s’est jamais fait, car il préférait que s’éteigne sa revue en quelque sorte avec lui-même (un peu comme, d’une certaine manière Michel-François Lavaur et sa revue Traces, ou Michel Héroult, qui vient de disparaître, avec La Nouvelle Tour de Feu).
Déçu, car j’étais très intéressé par son idée de départ, j’ai créé Diérèse depuis la cité du Printemps (à Montreuil-sous-Bois) où j’habitais alors, le 21 mars 1998. Les trois premiers numéros sont sortis directement de mon imprimante, les agrafes de côté masquées par des réglettes de plastique noir. Le premier numéro comptait 20 pages et se terminait par une critique de « Larves et lémures » de Claude-Louis Combet, signée de ma main ; le second, avec ses 52 pages, s’achevait par une référence à la saison (de parution), avec « le tremblement léger des toitures de notre horizon urbain, que la saison mouille d’une fine pellicule d’étain : l’Eté, pour mémoire ». De livraison en livraison, la revue devait s’étoffer, la bichromie fit son apparition en couverture au numéro 9, Diérèse comptait alors 148 pages ; la quadrichromie, au numéro 10. Jean Rousselot, qui fut lui-même revuiste avec Le Dernier carré - où il publia notamment l’un des premiers poèmes de Paul Bowles -, entra dans la revue au numéro 7 (octobre 1999) et continua à participer à l’aventure jusqu’à sa mort, le 24 mai 2004. J’ai publié son dernier livre aux Deux-Siciles, Minimes, et c’est toujours avec un pincement au cœur que je rouvre les pages maculées de corrections de son ultime manuscrit… Précisons que Les Deux-Siciles est une petite maison d’édition que j’anime parallèlement à « Diérèse », depuis septembre 1998, et qui compte à ce jour près de 30 titres. Le prochain livre à paraître, en décembre 2011, est « Carnet d’Orphée et autres poèmes », composé d’inédits de Thierry Metz et illustré par Jean-Claude Pirotte ; puis « Terre entière », trois contes tunisiens d’un certain Daniel Martinez, accompagné de peintures de Jacques Coly ; en mars 2012, j’éditerai « Ossature du silence », d’Isabelle Lévesque, livre de poèmes orné d’encres de son père.
… Pour en revenir à Jean Rousselot, il m’a donné de précieux conseils, souvent de prudence à l’égard de certains auteurs (d’abord préoccupés par leur ego), m’a ouvert son carnet d’adresses, m’expliquant que l’effet boule de neige jouerait à plein du moment que la revue saurait conserver une « qualité certaine ». C’était un homme d’une générosité incomparable, qui pensait aux autres avant que de penser à lui-même, empreint d’un scepticisme noir quant à l’époque et au sort qu’elle réserverait à la poésie, d’où l’aspect en partie militant de sa poésie. Son intégrité foncière ne lui a malheureusement pas valu que des amis.
Pierre Dhainaut (venu à « Diérèse » avec le numéro 18, en automne 2002) est également, avec Richard Rognet et Jean-Claude Pirotte, l’un des piliers de Diérèse. Pierre m’a confié tour à tour des poèmes et des textes inédits, il est toujours présent dans les pages des plus récents numéros, j’en suis au cinquante-quatrième… et tourne autour des 270 pages chaque trimestre.
La P&S - Quelle est ta ligne éditoriale ?
DM - Bonne question. Je reçois les textes, essentiellement par la Poste, en retiens les meilleurs, sachant qu’il n’y a pas de thèmes imposés. Je ne vais puiser qu’exceptionnellement du côté des avant-gardismes, qui me lassent rapidement. Diérèse est plutôt un lieu littéraire où se rencontrent, un peu comme au café, des gens connus ou inconnus et où l’on écoute celles et ceux à qui la parole a été donnée. D’une part, je ne veux rien faire de ce qui a déjà été fait (une revue qui serait un lieu de rencontre entre professeurs d’université par exemple) et je tiens donc à ce métissage de la parole et des sujets abordés, aussi divers que le cinéma, les artistes maudits, la contre-culture ou bien au contraire, comme je le fais dans le numéro 54, réunir peu ou prou les intervenants de la NRF pour rendre hommage dans cette livraison à Richard Rognet ; avec toujours une part pour la poésie internationale, et la palette des traductions est à mon sens des plus riches (je citerai le numéro 48/49 spécial Pasolini sans oublier ceux qui ont fait la part belle à la poésie turque, croate, bulgare, iranienne, irakienne, macédonienne, allemande, anglaise, etc…). En ce sens, je ne parlerai pas de poésie mais des poésies, de par le vaste monde.
D’autre part, je tiens aussi particulièrement à la rubrique « Bonnes Feuilles » qui clôt chaque livraison, un espace ouvert à la critique littéraire, essentiellement des livres de poésie récemment parus. Je n’oublierai pas de mentionner ici des articles de fond sur des auteurs choisis, qui ont vu le jour dans des numéros spéciaux comme dans le 54, mais pas seulement (citons, au fil de l’eau, le n°16 Claude Pélieu, le n°18 Tristan Tzara, le n°21 Jean Malrieu, le n°22 Louis Dalla Fior, le n°26 Jean Rousselot, les n°27/28 Louis-François Delisse, le n°29 Daniel Abel, le n°32 Michel Butor, le n°34 consacré à la Poésie britannique d’aujourdhui, aux côtés de Seamus Heaney (Prix Nobel de littérature 1995), le n°35 Armand Olivennes, le n°44 Jean-Claude Pirotte, et le n° 52/53 dont je te reparlerai).
Ma ligne éditoriale donc privilégie la lisibilité, le sens avant la forme, avec quelques bémols pour la poésie du quotidien (comme on dirait « à la petite semaine »). Pas de rejet du lyrisme non plus, mais de l’emphase oui, avec en corollaire un a priori négatif pour la poésie minimaliste. Avec ce sentiment que tout est en tout, et qu’il convient d’en extraire le meilleur, la poésie étant la quintessence du langage, dégagée de l’imbroglio des discours, des théories, des normes et valeurs quand elles brident la création. Quand le silence du monde prisonnier de ses contradictions internes aiguise en nous, poètes, le désir d’écouter mieux l’essentiel qui se donne à lire pour qui veut en prendre la peine, dans un baudelairien aller au-delà du possible, au-delà du connu !
Je me permets de rappeler, au fil de ce dialogue qui me fait sortir du strict champ des questions posées, que l’acte poétique enferme quelque chose de plus profond qu’une connaissance en soi, la soif d’être toujours plus, de s’agréger le monde environnant. Chanter même la chose (« Dansez l’orange ! » s’exclame R. M. Rilke) pour se l’incorporer. La poésie authentique procède de cet ordre d’incorporation. C’est celle qui m’intéresse au premier chef, dans la revue « Diérèse ».
Pour conclure : refus, au bout du compte, d’une revue bouclée sur elle-même, réflexive.
La P&S - Comment contactes-tu les auteurs que tu publies ?
DM - Je contacte les auteurs publiés dans la revue par courrier généralement, si me parle directement leur écriture, il va sans dire ; je peux en parallèle leur envoyer un numéro de Diérèse, toujours sur demande, leur laissant entendre qu’il n’est pas possible de m’envoyer cinquante pages A4 sans me proposer de choisir entre elles celles qui seront publiées. Car la revue est un lieu de partage, bien entendu.
C’est souvent de bouche-à-oreille que les choses se passent. Et ce sont souvent les auteurs eux-mêmes qui me suggèrent d’en contacter d’autres qu’ils auraient à cœur de voir publier dans la revue, et je tranche au bout du compte. Pour ce qui est du numéro 52/53 (spécial Thierry Metz), c’est Isabelle Lévesque et moi-même qui avons conçu cette livraison et donc contacté les intervenants, il en sera de même pour le numéro 56, à paraître normalement en mai 2012, qui sera le second tome consacré à ce poète d’exception, (numéro qui sera présenté au Marché de la Poésie en mai prochain).
Je retiens également des poètes qui m’écrivent directement, sans que je leur en fasse la demande, toujours selon les critères exprimés dans la question qui précède.
La P&S - Comment travailles-tu pour chaque numéro, d'un point de vue éditorial et du point de vue matériel ?
DM - Je regroupe les textes par affinités, les saisis parfois (quand l’auteur ne m’envoie pas son texte par le biais d’Internet), procède à un échange d’épreuves par la Poste généralement. Je profite de mes congés annuels, jamais posés d’un bloc, en séquences de 7 à 10 jours ; puis compose le sommaire au tout dernier moment. C’est alors le rush. Je fais tout moi-même, la mise en pages de la première à la dernière page, me suis fait seconder pour la couverture du numéro 54, mais c’est une exception. Je suis un pur autodidacte et n’ai pas de connaissances informatiques particulières…
Le plus gros souci est le choix d’un bon reprographe ou d’un bon imprimeur. A chaque livraison, c’est un peu « A l’aventure ! », les mauvaises surprises étant plus fréquentes que les bonnes (encollage insuffisant des pages par exemple ; je me suis même retrouvé un jour, lors d’une réimpression, avec une couverture d’un ancien numéro qui ne correspondait pas aux pages intérieures du numéro réimprimé, ce « travail » ne m’a heureusement pas été facturé mais m’a fait perdre du temps, comme tu l’imagines). C’est un corps de métier assez imprévisible, pour qui publier de la poésie doit s’apparenter à une lubie ! Ita est.
La P&S - As-tu des activités de création par ailleurs ? Écriture, arts plastiques, musique…
DM - Oui, j’écris bien sûr, publie généralement dans les revues qui m’en font la demande (comme Les Citadelles), je peins un peu, par périodes, sans prétentions particulières d’ailleurs. Je tiens un Journal, qui m’aide à la relecture, à suivre le fil de ma vie.
Question musique, je raffole du clavecin. En pur dilletante.
La P&S - Quelle est ton analyse de la création poétique contemporaine et de sa diffusion ?
DM - La création poétique contemporaine est foisonnante, c’est une chance bien sûr, mais à la condition de (bien) choisir. Je crois que le lecteur lambda a de quoi se perdre et se reporte donc, par « sécurité », aux grandes maisons d’édition, ce qui est dommage car ce sont les petites maisons qui font le réel travail de découverte des talents.
En France, la poésie est souvent conçue de manière trop « hexagonale », c’est-à-dire que l’effort à la traduction est bien faible parce que, dit-on, le travail des traducteurs n’est pas assez rétribué… Il y a donc des pans considérables des poésies étrangères (pourtant de qualité) qui nous restent inconnus, espagnole, italienne notamment. C’est triste, affligeant même, mais c’est ainsi.
Les grands noms de la poésie actuelle, Henri Michaux, Jacques Dupin, Pierre Chappuis, René Char, Yves Bonnefoy s’éloignent de la conception d’un Michel Deguy privilégiant la « figuralité », c’est-à-dire faisant de la poésie le lieu d’une image qui se doit de re-présenter, et de la trop grande part qu’il accorde aux jeux logomachiques de l’esprit. Le poème est d’abord lieu d’échange, de partage, avec le lecteur qui en est partie prenante. Privilégier d’abord et avant tout l’authenticité.
Sous l’angle ludique maintenant, les avant-gardes (ou prétendues telles) en poésie ne m’intéressent qu’à titre documentaire.
La diffusion de la poésie est insuffisante comme chacun sait, les médias grand public en parlent peu ou mal, d’où un sentiment d’exclusion du poète, donnerait-il raison à Platon ? Je ne veux pas le croire. Publier, éditer de la poésie aujourd’hui est un acte courageux (mais pas téméraire).
La P&S - Quels sont tes projets d'avenir ?
DM - Je vais être ici assez bref, car c’est vraiment dans le présent que je m’assume le mieux.
D’abord et avant tout, arriver à consolider les assises de Diérèse, par la qualité de ses intervenants. Faire connaître aussi de nouvelles voix, donner leur chance aux poètes qui n’ont pas encore un nom, et les aider à « percer ». Je publie régulièrement, par exemple, Isabelle Lévesque.
Ensuite, mieux faire connaître la revue, par des lectures en public notamment. Que la sortie d’un nouveau numéro soit mieux annoncée aussi, j’y travaillerai.
Mais je tiens aussi à ce que la revue garde ce caractère artisanal qui est le sien, garant de son indépendance. La liberté, première.
Internet
PPierre Kobel