Ce recueil fut des quatre premiers publiés par Bruno Doucey lorsqu’il fonda sa maison d’édition. Il écrit : « Juste une pierre noire est l’évocation âpre, souvent violente, d’une expérience des limites. Celle qui a conduit l’auteur de ces pages, des ténèbres à la lumière, de la mort à la renaissance, de la démesure à l’acceptation confiante du quotidien. »
Je te regarde : allongée, fatiguée, ravagée, toi, l’oublieuse,
la ténébreuse, toi.
Je te regarde. Je suis à tes côtés.
Je fais le chemin avec toi. Je te parle d’elles, de nous,
de ce fleuve premier qui me conduit vers tes poèmes.
De cet écart entre toi et toi.
Toi, solaire
Toi, séductrice
Toi, guerrière
J’ouvre ton livre de vie et ton livre de mots. Je ne peux
m’empêcher de trembler.
Je ne pleure pas. Je parcours.
De toi à moi, ma raison d’exister
De toi à moi, ma raison de chuter
De toi à moi, ma raison d’aimer
De toi à moi, ma raison de tuer
De toi à moi, ma raison d’ajouter une fleur au poème dernier
Une parole à la comète
Une dérive à la tempête
Offrant un seuil à la possibilité du souffle
Une rive à l’écluse
De l’eau à l’océan
In Juste une pierre noire, © Bruno Doucey, 2010
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à tout prendre jetée dans son éclat dans sa fureur la vie
s’impose
se délie des promesses sans valeur pourfend
les imposteurs leurs sacs sans étoiles
laisse courir le vent et l’été se répandre
comme tu saignes et signes ton sillage
d’une ellipse de feu
quand la pluie sur les sentiers parle à ton oreille
sommeille en tes viscères rafraîchit tes humeurs
d’une églogue qui perle mot à mot
Ibid
Internet
- Jeanine Baude | Wikipédia
- Jeanine Baude | la rumeur libre EDITIONS
- Jeanine Baude , « Juste une pierre noire » | Revue Texture
- Jeanine Baude | Revue Phoenix
- Jeanine Baude | claude-ber.org
- En attendant Nadeau | Entretien avec Jeanine Baude par Gérard Noiret
Contribution de PPierre Kobel