La poésie « est au-dessus des règles et de la raison.
Quiconque en discerne la beauté d’une vue ferme et rassise,
il ne la voit pas, non plus que la splendeur d’un éclair.
Elle ne pratique point notre jugement ; elle ravit et ravage. » Montaigne
Chaque jour un texte pour dire la poésie, voyager dans les mots, écrire les espaces, dire cette « parole urgente », cette parole lente, sa liberté dissidente et la colonne vertébrale qu’elle est pour aller au-delà du discours quotidien, du réel. Pour se laisser ravir et ravager.
Mettre au monde (extraits)
tu démêles une pelote
de mots de chair et de silence
une pelote de sang
là sous les ongles
un à un qui se cassent
une pelote de larmes et de nerfs
les mains ouvertes sous la langue
cherchant
relevant cette fragilité du ventre
et du sourire
*
tu laves tes mains d’homme
elles sont posées
sur la pierre
et le réel c’est pour ça
une peau peut le recommencer
dans le vertige
nous touchons cette peau
alors tu montres le jardin simple
l’enfant qui dort dans ta poitrine
te prend la main
c’est maintenant l’amour
si je caresse ton genou
j’atteins cet enfant-là
réconcilié
In Mettre au monde, © L’herbe qui tremble, 2018
Avec des peintures d’Anne Slacik
Internet
Contribution de PPierre Kobel
Commentaires