La poésie « est au-dessus des règles et de la raison.
Elle ne pratique point notre jugement ; elle ravit et ravage. » Montaigne
Chaque jour un texte pour dire la poésie, voyager dans les mots, écrire les espaces, dire cette « parole urgente », cette parole lente, sa liberté dissidente. Pour se laisser ravir et ravager.
Il y a un temps pour tout. Un temps pour engloutir et se laisser tomber. Un temps pour observer le vide de l’absence. Un temps pour rebondir d’une respiration. Pas toujours dans cet ordre. Tout autour, on construit des châteaux. De sable. De Cartes. De mots. On joue à conquérir chaque lien de dépendance pour se positionner. On fait l’amour, on tue le père, d’une dernière bouffée d’oxygène ou de sang. Ça ne marche pas toujours. Puis on teste la toile jusqu’à se libérer pour aller vers son risque. Il ne devait pas être commode René Char, au son de sa voix. Une branche vient de craquer.
In Contre la nuit, © Bruno Doucey, 2019
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Contribution de PPierre Kobel