Christophe Mahy dit de ce vieil automne qu’il est plein d’enfance et de mélancolie, « comme si rien ne devait/jamais finir. » Né en 1970 à Charleville-Mézières, il est l’auteur de plusieurs recueils de poésie et de prose. Mais, en amont de l’écriture, c’est par la marche dans la forêt ardennaise qu’il se sent bien « fort de cette heure/où le poème/décide du vent. » Car, écrit-il, « les poètes/n’ont rien de neuf à nous dire. »
Et cependant de l’« enfance/toujours attendue/et jamais retrouvée », il fait une quête où se côtoient Dhôtel, Follain et autres maîtres de la peinture flamande.
La mémoire avide de vent
parcourt le silence et la nuit
où loge la poésie.
Les livres mélancoliques
et les signes du temps
enchantent les soirées soumises
au passage des ombres.
p.50
Christophe Mahy écrit dans un temps qu’il craint quand il n’y a « pas de miracles pour nous/à chaque instant plus proches du dernier poème. » Et cependant :
Je reste fidèle
au temps perdu
au temps passé
lointain ou proche
peu importe
le rôle obscur
que je m’assigne
en coulisses
n’a ni heure ni lieu
et je n’ai même pas
le moindre poème
à faire valoir.
Laissons aux pourpres et aux couleurs chaudes des peintures d’Anne Slacik, mettre une lumière sous-jacente à ces textes où la mélancolie ne cède jamais totalement le pas à l’espace des mots.
Laissons Éric Piette conclure avec cet extrait de sa « lettre au vieil automne » en postface.
Lire Christophe Mahy, […] c’est entrer dans la famille des résistants, vitaux à l’heure où j’écris ces lignes puisqu’eux seuls, du moins je le crois, sont capables de réanimer l’humanité de l’homme, d’accueillir le monde. »
Bibliographie partielle
- La flamme du seul suivi de L’absence de soi, peintures d’Isabelle Nouwynck, © L’herbe qui tremble, 2014
- Le vieil automne, peintures d’Anne Slacik et postface d’Éric Piette, © L’herbe qui tremble, 2017
Internet
- Christophe Mahy sur L’herbe qui tremble
- Christophe Mahy : La flamme du seul ou La tentation d’être seul au monde
- à Contre-nuit • Christophe Mahy | les-venterniers
- Anne Slacik
Contribution de PPierre Kobel
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