Qu'est-ce qu'une bonne librairie ? Celle qui vend les livres à la mode qui n'ont pas besoin d'elle ? Celle qui s'en tient au commerce sans autre perspective que son économie ? Ou celle qui donne envie de lire, qui ouvre des horizons, qui sait comme Pessoa que « la littérature est la preuve que la vie ne suffit pas… » ?
Quand je reçois cette photo que m'envoie un ami, photo de la vitrine d'une librairie réputée de la banlieue où j'habite, je ne comprends pas l'intérêt de cette mise à l'index vulgaire d'un livre. C'est bien le droit d'un libraire de ne pas aimer un auteur, une œuvre. Pour autant est-il utile d'étaler sa bile quand de nombreux autres ouvrages méritent intérêt et passion ?
J'aime les librairies. Je suis de ceux qui s'y arrêtent toujours, qui y entrent le plus souvent et qui achètent plus de livres qu'ils n'ont le temps d'en lire. Pour mieux comprendre le monde, pour se projeter en avant, parfois pour se protéger. J'attends d'un libraire qu'il m'invite à partager ses coups de cœur, qu'il éveille ma curiosité pour ce que je ne connais pas encore, qu'il m'éclaire dans la multiplicité des parutions.
Pas qu'il me laisse sur son pas de porte en affichant en vitrine ses rejets et ses dégoûts avec la vanité d'un critique qu'il n'est pas.
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