Ne sais quel oiseau
dans la fraîche broussaille du soir –
un chant qui rappelle celui du merle
mais avec plus d'allant, plus de nostalgie :
écoute, j'ai plusieurs voix,
toutes elles se fondent
en une voix qui s'élève
comme le jour se lève,
une voix qui baisse
comme le soleil baisse,
elle se confond avec les bois,
les lueurs de la nuit :
miroir de la baie, sombres rivages
et un silence créé
pour tous ces chants
qui se fondent en un
dans la fraîche broussaille du soir.
Ne sais quel oiseau.
Visste inte vilken fågel
Visste inte vilken fågel
i de aftonsvala snåren –
sången liknade en koltrasts
men med större håg och längtan :
jag har många röster, lyssna,
smältande i en tillsammans,
stigande som dagen stiger,
sjunkande som solen sjunker
blir den ett med skog och nattljus :
vikens spegel, mörka stränder
och en stillhet gjord för sånger
smältande i en tillsammans
i de aftonsvala snåren.
Visste inte vilken fågel.
In Le jour cède, édition bilingue, poèmes traduits du suédois par Carl Gustaf Bjursröm et Lucie Albertini© Arfuyen 1989 p.5, (poèmes parus en Finlande en 1983)
Seule, une lumière
Rien de neuf,
rien que des arbres, la berge, une anse.
Tout cela m'est étranger,
cela ne vieillit pas, cela se tait
comme si ce n'était pas moi qui regardais –
Quelque chose en moi
ne voit jamais le ciel découvert.
Je contemple le paysage : seule, une lumière,
une mort qui, rapidement, disparaît
en moi.
Ibid p.33
Lorsque dans les éclairs de sa fuite, l'hirondelle se jette vers le ciel et au cœur des ombres de l'arbre, les amants voient le soir s'approfondir et la mer se mêler au silence, les ombres de la terre attendent dans la douceur de la brise le froid de la nuit. Le temps s'immobilise. Là-bas par delà la baie, quelqu'un a déjà allumé sa lampe à la fenêtre. Bientôt, encore un jour de passé dans la vie.
Un extrait de Dehors suivi du Credo de novembre, traduction de Pierre Grouix © Arfuyen 2007, (recueil paru en Finlande en 2003)
« Le grand écrivain finlandais, Bo Carpelan, 81 ans, vient de recevoir le Prix Européen de Littérature 2007, parrainé par La Vie. Une figure érudite et sensible nourrie au meilleur de la culture du vieux continent. Rencontre avec un “architecte des mots”.», ainsi débute l'article du journal, La Vie, paru le 15 mars 2007, par lequel je le découvre.
Ce prix parrainé par la Ville de Strasbourg et la Communauté urbaine de Strasbourg, remis pour la première fois en 2006, témoigne de la dimension culturelle de l'Europe et vise à promouvoir une meilleure connaissance mutuelle des peuples européens à travers leurs grandes figures littéraires et récompense également le travail d'un traducteur, en l’occurrence Pierre Grouix. Ce prix est soutenu, en 2007, par La Vie et la revue littéraire Europe., et lui est attribué à l'occasion de la sortie, chez Arfuyen de Dehors, suivi du Credo de novembre.
Dans l'entretien, accordé à La Vie à cette occasion, Marie Chaudey, la journaliste, écrit :
Une petite maison basse, silencieuse sous son manteau de neige. Un vieux monsieur au regard très bleu nous fait entrer dans la chaleur du salon dont la baie donne sur un jardin immaculé. Des rangées de livres, un piano ancien, une table basse, l'arôme du café et une botte de tulipes jaunes pour réveiller l'hiver qui s'éternise sur la banlieue d'Helsinki. Nous sommes chez le grand poète finlandais, BO Carpelan, 81 ans, gloire nationale et monument d'érudition, qui se présente sans façon comme un modeste « architecte des mots ». Voilà soixante ans que Bo – prononcez Bou – Carpelan a publié son premier recueil, Comme une obscure chaleur, ne cessant ensuite d'écrire non seulement des poémes mais aussi des romans, des livres pour enfants, des essais, des pièces pour le théâtre, la radio et la télévision, des livrets d'opéra, des traductions...
Talent prolifique et multiforme, Bo Carpelan reste fidèle à la légendaire simplicité des gens du Nord, mais fait mentir leur coté taiseux et distant.
Fin lettré, Carpelan goûte l'art de la conversation qu'il aime pimenter de pointes d'humour. Avec le visiteur, il s'exprime en anglais, mais maîtrise tout aussi bien six ou sept langues. Signe particulier : le poète appartient à la minorité suédophone de Finlande, qui compte environ 300.000 personnes sur les 5 millions de citoyens finlandais. Héritage de l'Histoire – les Suédois ont occupé leur voisin pendant huit siècles– la petite communauté constitue une élite intellectuelle très active . Et c'est en toute harmonie nordique que les écoliers du pays des lacs sont aujourd'hui éduqués dans les deux langues nationales : le finnois et le suédois, idiomes sans parenté aucune.
Au cours de l'échange, le poète confie : « j'ai besoin d'être reclus pour écrire, l'espace et les images sont dans ma tête et avoue être fasciné par la forme brève et sans surprise du haïku japonais : « Trois vers sur le geste d'un pêcheur renferment 5.000 ans de pensées et d'expérience ! » puis ajoute : « j'ai commencé à écrire avec des torrents de mots. J'ai ensuite appris lentement à me débarrasser du superflu, à enlever la chair, à ne garder que l'os. »
Voici en résumé son parcours d'auteur : Bo Carpelan nait le 25 octobre 1926, à Helsinki, il fait des études de Littérature à l'Université d'Helsinki et soutient, en 1960, une thèse sur la poésie de Gunnar Björling, l'un des principaux protagonistes du modernisme finlandais, il exerce, quelque temps, comme critique littéraire d'un quotidien finnois puis devient bibliothécaire à la bibliothèque municipale d'Helsinki, de 1946 à 1964, puis directeur adjoint jusqu'à 1980.
Les bibliothèques municipales, ayant été son unique domaine d'évasion dès l'enfance,– il écrit dans La Cour : « même si l'étagère ( de livres) à la maison était légère, il y avait la bibliothèque meilleur école que l'école. » –, il ne pouvait que les rejoindre pendant ses 60 années de vie active !
Grand lecteur et fin connaisseur de musique, il est également romancier, deux de ses romans sont traduits en français, Le vent des origines (1993), et Axel (1987), livre où il évoque l'amitié, qui lia son grand-oncle Axel Carpelan, solitaire et marginal, au compositeur et héros national finlandais Jean Sibélius.
Il écrit par ailleurs des nouvelles, des ouvrages pour la jeunesse et même le livret d'un opéra, L'arbre chantant, pour Erik Bergman, et un opéra complet, Le chevalier et le dragon .
Il reçoit deux fois, dans son pays, le prix Finlandia, qui est l’équivalent du Goncourt.
Il décède le 10 février 2011, l'année de ses 85 ans, à Espoo, en Finlande.
Son œuvre complète, traduite en français par Pierre Grouix, est parue sous le titre de Ombre sombre, en mars 2011, aux éditions Galaade, elle contient ses 21 recueils.
En deuxième partie du recueil, Le jour cède, cité plus haut, figurent, sous le titre Bilan poétique intermédiaire, des extraits d'une conférence prononcée par lui, en février 1979, à l'université d'Helsinki, témoignage passionnant sur sa vie et son œuvre, dont je cite, ici, des passages:
« Mon premier terreau, la base immédiate de mes premiers essais poétiques, furent et demeurent petit-bourgeois. Mon père avait, en 1916, abandonné une carrière prometteuse d'ingénieur chimiste pour une activité beaucoup plus modeste d'employé de banque, activité qui, durant les années trente, paraissait assez peu sûre. Ma mère avait perdu son poste d'employée de bureau et regretta toute sa vie de ne pas avoir cherché un autre travail et d'être restée à la maison. Au cours de ces années, les problèmes de la famille furent donc surtout économiques.
Pour ce qui est de la littérature, mon père ne lisait guère que le journal tandis que maman éprouvait pour la lecture un vif intérêt dont j'ai hérité. C'était comme si le milieu même : l'arrière-cour, – l'un de ses recueils s'appellera La Cour – la solitude relative tout autour (mon frère quitta relativement tôt la maison et mes parents me paraissaient tellement plus vieux : quand j'avais dix ans, mon père en avait cinquante-six et ma mère quarante-sept) bref, c'était comme si tout cela paraissait exiger une nourriture spirituelle.
« J'ai commencé très tôt à dévorer des livres et j'ai d'abord rongé ceux de la bibliothèque de la maison, qui était maigre.(...) il s'agissait de contes et féeries qui nourrissaient l'imagination. Il y avait là une naïveté qui correspondait à la mienne et que j'ai essayé de conserver jusqu'à aujourd'hui, une naïveté proche du jeu que je considère encore comme le terreau de toute poésie. »
C'est de 1945, que date son premier cahier couvert de toile cirée noire et rempli de ses poèmes et de 1946, sa première parution, Comme une obscure chaleur, suivie en 1947 de Toi sombre survivante, deux recueils, dont il dit : « 'ils sont aujourd'hui d'une lecture sinon pénible, du moins extrêmement étrangère avec leurs images vagues et cet entassement de symboles. ».
Variations, paru en 1950, sembla le satisfaire mais cela ne dura pas. Le poète est exigeant.
(…) « Si on veut trouver des influences, je peux citer le nom d'un écrivain qui, à l'époque, eut une grande importance pour moi, celui de l'expressionniste autrichien Georg Trakl. »
Il est intéressant de noter :
- Que Eugène Guillevic, découvrant en Alsace, à peu près au même âge, la poésie de Georg Trakl souhaita aussitôt la traduire ; cette traduction ne fut achevée qu'en 1986, date où elle parut, sous le titre de Poèmes, chez Obsidiane, qui venait d'éditer, en 1984, les 73 poèmes de Carpelan.
- Que l'épouse de Guillevic, Lucie Albertini, participa à la traduction de plusieurs des recueils de Bo Carpelan.
- Que les deux poètes usent de mots simples, de formes brèves, ciselées comme des diamants, qui n'existent pas chez Trakl
« La poésie crée la réalité autant qu'elle est fondée sur la réalité, et le travail de la poésie transforme le poète. Pour exprimer aussi honnêtement que possible ce qu'il a vu et vécu, il faut que, sans ornement, il aille droit aux choses et au vécu. La fraîche journée (1961) est pour moi le premier recueil où j'ai trouvé la clarté que je cherchais :
Le soir est près de l'herbe
la baie est effleurée par les vents
Le soleil baisse son feu
dans le nuage.
Clair, sans étoiles est le ciel.
(...) En d'autres termes, le poète doit savoir où il se trouve, ce qui est sa base, ce qui est sa propre voix : alors elle porte, dans les directions les plus diverses. »
(...)« En poésie l'instant est éternel et l'éternité dure un instant, le temps est un espace, tantôt immobile, tantôt actif, en expansion. Et si la poésie parvient à communiquer un sentiment de confiance, un instant de confiance, on a toujours gagné quelque chose dans un monde d'incertitude et de peur(...) »
« On m'a demandé : quand, où, comment écris-tu ? Ces questions me semblent inadéquates. J'écris mes poèmes à la main et sur des bouts de papier, avec une écriture microscopique, puis je les laisse en attente du Jugement dernier. Le processus est long. Une fois qu'un livre a été écrit, il y a prescription. L'auteur peut alors aller de l'avant/ son texte n'est plus le sien, il appartient à tout le monde. »
(…) « Il est indifférent de savoir sous quel aspect le poète se présente : prophète ou clown, rêveur ou fou, photographe ou visionnaire. Ce qui importe, c'est de pas faire de compromis avec sa propre direction. Dès qu'un écrivain se demande : que va-t-on penser de ce que j'écris, il commence à sous-estimer à la fois son propre travail et le lecteur. Il s'agit de ne pas se laisser corrompre.»
L'intégrité tant recherchée par l'auteur imprègne chacun de ces propos et personne ne l'eut présenté avec plus de justesse. José Ensch tenait exactement le même langage, dans l'article paru sur La Pierre et le sel, la semaine précédente.
Avec la même finesse, Bo Carpelan mêle, à l'écho de sa vie intérieure, des descriptions d'une nature protégée et hostile même, selon la saison. Il prétend que tout lui vient en images, même ses souvenirs, et qu'ainsi se poursuit la rêverie solitaire de l'enfance mais elle n'est jamais mièvre .Son attention au monde et aux êtres humains, son don d'observation, alliés à l'originalité de son regard poétique, sont toujours chargés de bonté et de douceur, même quand il fait de l'ironie, ou évoque, dans le quartier populaire d'Helsinki, les années de crise puis de guerre.
La nappe marron pendait
Là dessous, dans l'odeur des choux et la chaleur, j'étais assis , sans être vu.
Le ciel pendait à des crochets rouillés, les femmes de la cour rapetissaient.
Elles étaient les seules fleurs de l'été
Elle portaient de l'eau dans l'arrière-cour où il n'y avait jamais de soleil.
Père lisait le journal, dans le tiroir du milieu du bureau il y avait
des factures, des traites, des reçus du mont-de-piété, le carnet du loyer, le tout bien rangé.
Derrière, maison après maison, la mer se balançait quelque part comme une tache d'huile,
il arrivait qu'on la découvre si l'on se penchait à la fenêtre du grenier.
Mais je me souviens surtout de la table de cuisine rarement débarrassée.
La vie n'avait pas de fond, il s'agissait d'être prudent,
aller et venir dans une peau comme un bleu auquel il ne faut pas toucher.
Le ciel du coté du balcon pour battre les tapis était tout à fait clair.
Il s'agissait de se procurer de l'argent, d'avoir ce qu'il faut pour vivre.
Il s'agissait d'avoir une chambre, un lit derrière la cuisine
et d'économiser en vue d'une plus grande.
L'eau du puits de la cour était aussi claire qu'une eau de source.
In La cour tiré de Vivre en dépit des jours © Maspéro 1977, p.13, traductions de Carl Gustaf Bjurström et Lucie Albertini
Les bouches ouvertes ne disent mot,
l'herbe, l'eau ne donnent aucune fraîcheur,
le sable colle à la langue,
l'eau jaillit du robinet, jaune souffre –
les vieux s'assoient sur des chaises dans le noir,
le temps s'avance comme un infirme sur le parquet brillant,
l’œil voit mais ne voit rien : pas une seule pente claire,
en bas vers la mer, les tritons et les fraîches étendues –
des lèvres te touchent quand tu dors dans l'herbe,
les défunts t'observent comme s'ils voulaient s'en aller
pour t'emmener au loin, t'encerclent et de nouveau
t'abandonnent là, sous la frondaison fraîche.
In Dans les pièces obscures, dans les claires, traduction de Pierre Grouix, © La Feugeraie 2003, p.42 (poèmes parus en 1976 en Finlande)
Une voile blanche luit à travers le soir, le coup de rame
effleure à peine l'eau, chaude comme ta peau.
Le nageur se repose sur la berge, les étoiles
se bercent près de lui.
Quelqu'un qui parle s'interrompt brusquement,
se sent observé, sort sur la véranda,
à la main une lampe à huile.
De la rive opposée viennent des voix, un accordéon
dans la douceur nocturne d'août.
Elle, la femme enceinte, erre lentement au long du sentier,
s'arrête et voit les couronnes denses des arbres
étreindre le ciel.
Ibid p.86
Le matin passe entre brique et bois,
je referme la porte sur le jour :
taché, empli de neige, le bois respire.
Fraîchement la lumière entre la main et l’œil ;
la vie casse, comme les branches noires, nues
contre un ciel incertain. Décide-toi !
C'est en mars lorsque les morts se réveillent.
C'est le grand vent malheureux
qui pousse sur les plaines, heurte les montagnes,
souffle dans la chambre où je saisis
l'éphémère, le cloue
contre un mur blanc : je te vis
ou tu meurs.
Ibid p.71
Après une si longue attente, si peu de mots
si peu de teintes, un bruit si seul.
Les choses éclairées par la dureté des jours :
comme sous un ciel tissé de gris
la voix de la mer, les heures obscures,
l'automne proche.
In L'année, telle une feuille traduit du suédois par Pierre Grouix, © éditions Grèges 2004 p.30 (poèmes parus en 1989 en Finlande)
À présent, je veux aller dans ta chambre
et reposer en toi
comme si les jours avaient un sens
qui était tien
et aucun, aucun autre.
Ibid p.62
Prends le temps sur toi,
mets-le sur ton dos et sens
comme il est lourd.
Repose-le précautionneusement à terre :
il tinte doucement.
Endors-le calmement.
La pièce froide respire,
l'année au parfum de fleur hésite,
tu attends, et un beau jour,
l'éternité est là,
la pièce est vide.
Ibid p.70
Les traductions de ses livres en français ne respectant pas toujours ses titres ni l'ordre dans lequel furent écrits les recueils, il nous est plus difficile de suivre l'évolution naturelle de son écriture mais les poèmes, rendus accessibles par ses traducteurs, nous ouvrent sur un vaste univers onirique.
Beaucoup de poèmes de Carpelan font allusion à des œuvres de musiciens ou de peintres, de son dernier livre traduit en français, Le titre du tableau peint par Klee, je tire ce poème en guise de conclusion :
Ab ovo
Je suis le conte qui encercle ma vie, mon origine est en moi. Tout n'est qu'intérieur, tout n'est que forme, tout n'est qu’œil : originaires de l’œuf du monde, nous tournoyons tels de la poussière d'étoile et périssons tels des libellules. De l'intérieur, la nature engendre ses formes riches de secrets et dépose dans nos mains l’œuf, la pierre ou l’œil ouvert du cœur.
In Le titre du tableau peint par Klee, poèmes en prose, traduits du suédois par Pierre Grouix,
© Éditions Grèges, 2007, p.11 (poèmes parus en Finlande en 1999)
Bibliographie en traduction française
- Vivre en dépit des jours : trois poètes du Nord © Maspero 1977
- 73 poèmes, © Obsidiane 1984
- Le jour cède (version bilingue), © Arfuyen 1989
- Axel, roman, © Gallimard 1990
- Le vent des origines, © Gallimard 1997
- La cour, © La Feugeraie 2000
- La source, © R.de Surtis 2002
- Dans les pièces obscures, dans les claires, © La Feugeraie 2003
- L'année, telle une feuille, © Éditions Grèges 2004
- 73 poèmes, © R.de Surtis 2005
- Telle une sombre chaleur, © R.de Surtis 2006
- Le jour frais, © R.de Surtis 2006
- Dehors (version bilingue), © Arfuyen 2007
- Le titre du tableau peint par Klee, © Éditions Grèges 2007
- Ombre sombre, © Galaade 2011
Internet
- Un article Wikipedia
- Une page des éditions Arfuyen
- Le discours de réception du Prix européen de littérature en 2006
- Voir et entendre Bo Carpelan
Contribution de Roselyne Fritel
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