Vivre est un visage qui manque. Il faut s'inquiéter du moindre corps, chercher l'objet le plus proche comme s'il était une issue, savoir nommer l'heure d'un jour et la blessure qui nous traverse.
Il arrive que je ferme les yeux sur la vie, fatiguée d'être en deçà de ce qui accueille et éclaire. Parfois je longe une ombre ; - je ne sais plus être proche.
Un regard qui frôle et s'éloigne, une parole balancée dans l'oubli ; aussi quelques objets endommagés, une pièce déserte, l'horizon sans écho. Et toujours le trouble devant ce qui peut nous avaler, ajouter ce que nous sommes au poids du vide.
In Un visage appuyé contre le monde, © Le Noroît / Le Dé Bleu, 1990
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Contribution de PPierre Kobel
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