Du 13 mars au 1er juillet 2012 se tient au Musée d'Orsay l'exposition Degas et le nu, parcours monographique et rétrospectif du travail de l'artiste en regard du corps. Esquisses, dessins, lithographies, pastels sont présentés pour mettre en exergue l'évolution et la cohérence de ce travail. Une exposition puissante, riche en regard de laquelle nous inscrivons quelques textes dont le corps est le sujet.
J'ai froid aux yeux
La serviette reste comme la main l'a laissée
De même
La cuvette toute bleue
Elle s'est relevée dès qu'il est apparu dans la porte
Nue d'en bas
Sur le clair
Un peu de sombre s'épanouit il voit
Un morceau de nature
Ne parle pas la bouche le porte en elle
Ariane Dreyfus, Nous nous attendons (extrait) publié in,Place de la Sorbonne n°1 © éd. du Relief, mars 2011, p.48
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J'ai appris
à considérer ton sexe
comme un visage.
Je parle sa langue primitive.
Il est ridé et fait d'une matière plus ancienne
que toutes les générations dont on se souvient et que mentionnent les livres.
Il nous considère
comme de lointains arrière-petits-enfants
encore en âge de jouer.
Yehuda Amichaï citée in Ariane Dreyfus, La terre voudrait recommencer, © Flammarion, 2010, p.130
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Il n'y a qu'à ramasser
De quoi faire la nuit
Viennent les rituels
La lumière que l'on garde près du corps
Les mains anxieuses au bout des bras griffés nus
À coup de ronces de soleil rabattu
Au coucher le lit prend l'ombre
S'enfonce dans la rumeur
Des arbres
Des champs lavés à grand vent
Le sang froid des petites ombres battant
Notre propre pulsation de nuit
On se concentre au dehors
Et mieux encore
La nuit empreinte la terre
In Sophie Loizeau, Le corps saisonnier, © le dé bleu, 2001, p.13
Internet
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Sur le site du Musée d'Orsay
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Sur le blog du Monde, pres, loin
Contribution de Roselyne Fritel et PPierre Kobel
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