Je viens du chien – et du serpent. Je viens de
l’homme d’avant l’homme. Je me reconnais
dans la pierre.
Je viens du cri – et de la mort. Quand vivre
c’est être expulsé de l’Océan Doux. (Naître m’a
tué.)
Je viens de l’eau – et du sel. D’où la mer a
puisé ses vagues d’où les algues ont des yeux
d’enfants. (Je viens de toi, mon amour.)
Je viens du feu – et de l’air. J’ai toujours soif,
j’ai toujours cri. Je marche à grands pas vers
l’azur.
Je viens de moi, aussi.
In Écrits d’avant l’écriture
Roland Nadaus a longtemps eu des activités associatives et électives qui ont fait de lui un homme d'action. Il a toujours accordé une place centrale à la poésie dans son existence allant jusqu'à affirmer que c'est la poésie qui l'avait sauvé de la politique. Auteur de très nombreux recueils, il vient de voir rééditer, Vivre quand même parce que c'est comme ça, une anthologie de ses textes aux éditions Corpus.
Contribution de PPierre Kobel
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