« Poème qui est élargir rendre intense ne pouvoir s’en tenir au lieu qui aurait perdu tout mouvement à croupir se tenir accroupi »
D’emblée le nouveau recueil de Nathalie Riera, Variations d’herbes, nous entraîne au-delà de nous même par l’intensité des mots, porteurs de notre présence au monde.
Intensité de leur saveur, de leur rythme : autour d’eux, l’espace de la page se structure, joue avec sensibilité des blancs, des polices, recueille couleurs, matière en vertige des sens
Ici les langues se mêlent
« ad alta voce »,
parcours à fleur de mots, à fleur de peau, il nous invite avec bonheur à
« caresser le cuir du langage et les voyelles de jouir font tinter ta gorge ».
Et c’est bien de musique qu’il nous faudrait parler « variations » en allitérations, assonances, créant le
tempo
« guêpes galops et vent dans la nuque »
on quitte l’enclos, on s’aventure dans la matière du monde. Pulsation,
« Escapade Escarpement Œil et Terre Corde harmonique sauter en hauteur »
On découvre « Terre pour l’âme ».
Ainsi les poèmes de Nathalie Riera nous ouvrent-ils à l’espérance :
« Parce que tant de beautés qui dorment en arrière de soi. Parce que toute espérance se trouve
dans une poignée de terre, s’accroche à l’arçon de la selle. »
Encore faudra-t-il l’entre-voir, la retenir… à la poursuite de ses « voix aux fusains d’oiseaux »…
s’attarder entre les vers que ce beau recueil nous offre en ce printemps.
Bibliographie
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Variations d'herbes, © Les éditions du Petit Pois, collection Prime Abord, avril 2012
Internet
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Dans la Pierre et le Sel, un article consacré aux Carnets d'Eucharis
Contribution de Sabine Péglion
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