Monsieur
Vincent Peillon
Ministre
de l'Éducation nationale
110,
rue de Grenelle
75357
PARIS SP 07
12 octobre 2012
Monsieur le Ministre,
Comme
la plupart des acteurs du monde de la poésie contemporaine, j'ai été
alerté par la nouvelle de la réduction de 40%,
soit 60 000 €, de la subvention annuelle que votre Ministère verse
à l'association du Printemps des Poètes.
Depuis 15 ans cette association fait un travail sans égal pour la diffusion et la connaissance de la poésie dans la société. Jean-Pierre Siméon et son équipe accomplissent dans ce sens une tâche irremplaçable au regard de la place de la poésie dans les médias et de sa quasi inexistence dans l'économie de l'édition. Avec le soutien et l'appui de petits éditeurs, de revuistes, de blogueurs et bien évidemment de nombreux auteurs, ils contribuent à maintenir vivante et à faire passer une expression littéraire qui allie de grandes difficultés à exister et une force de vie évidente, une parole libre et diverse pour ceux qui la fréquentent assidûment.
S'il ne devait y avoir qu'une raison pour vous demander de bien vouloir maintenir dans son intégralité, la subvention de votre ministère en faveur du Printemps des Poètes, ce serait celle-là.
En tant que poète, je vous le demande. En tant qu'animateur d'un blog poétique dont la vocation est de faire connaître la poésie contemporaine comme son patrimoine, avec le soutien des personnes qui participent à la rédaction de ses articles, je vous le demande encore. Enfin, en tant qu'enseignant en école maternelle depuis presque quarante ans, je vous le demande toujours.
À l'heure où le Président de la République et son gouvernement ont inscrit l'éducation dans leurs priorités, à l'heure où vous mettez en place des réformes qui veulent redonner toute sa place à une école qui a été particulièrement maltraitée par le politique depuis des années, aucune voix n'est à négliger et celle de la poésie ne peut, je l'espère, rester insensible l'homme de culture que vous êtes.
Un grand poète qui était aussi un homme de communication, Jean Tardieu, a écrit ce court texte :
La môme néant
Quoi
qu'a dit ?
A dit rin.
Quoi qu'a fait ?
A fait rin.
A quoi
qu'a pense ?
A pense à rin.
Pourquoi
qu'a dit rin ?
Pourquoi qu'a fait rin ?
Pourquoi qu'a pense à
rin ?
-
A' xiste pas.
Monsieur le Ministre, lorsque j'apprends ce poème à mes élèves de trois et quatre ans, ils rient car ils savent percevoir toute la saveur de son humour. Je ne doute pas que vous mesurez l'importance de cela dans la fondation de la culture des adultes qu'ils deviendront. Depuis des années Le Printemps des Poètes contribue par ses actions en profondeur, de cette fondation. Je vous prie respectueusement de bien vouloir reconsidérer la décision de vos services et de ne pas permettre qu'on puisse un jour dire : la poésie ? - A'xiste pas.
Je vous remercie de votre attention et vous prie d'agréer, Monsieur le Ministre, l'expression de ma très haute considération.
PPierre Kobel
Merci Pierre Kobel pour ce beau témoignage - que nous allons partager sur la page facebook "Sauvons le Printemps des Poètes" - d'un poète, blogueur et enseignant.
Ou enseignant poète et blogueur. Ou... Peu importe.
Quel que soit l'ordre dans lequel les mots vous viennent à vous-même, il ne fait pas doute que les enfants à qui vous avez transmis vos trésors en auront fait le plus grand profit de leur vie.
Et sans doute de celle de leurs proches, car la force faible de la poésie est d'être un puissant virus.
Amicalement,
AxoDom
Rédigé par : AxoDom | 17 octobre 2012 à 11:54
chaque année j'assiste au printemps des poètes, c'est un moment fort d'échange de rencontre et de participation, où les acteurs en sont les poètes eux mêmes adultes et enfants,
un large public est invité à se rendre aux représentations organisées dans des lieux publics, les bibliothèques, les écoles etc, c'est un instant de l'année, que de nombreuses personnes attendent avec joie, et dont les initiateurs et représentants en sont les fidèles instigateurs,et on peut dire sans mentir que grâce à leur dévouement la poésie garde une place de choix dans la société Française,je m'associe à mes amis poètes pour vous demander Monsieur le Ministre d'entendre la voix de la poésie, et de faire annuler cette décision injuste de supression de subvention
Rédigé par : schietsch marie-thérèse | 12 octobre 2012 à 15:11