À
pas de loup
le cœur.
L'arbre, à grands pas,
fait l'ombre des feuilles,
je t'aimais.
À pas de ciel, une
aile
a glissé des cimes
et tu rêvais.
Peut-on bercer la
terre
où les pas chassés du jour
font aux nuits le silence
?
À pas perdus, toute valeur
donnée, la nervure et la
feuille,
tu lis plus à travers lignes
que ne saurait voler
l'étoile.
Elle est cachée – lune du soir,
arrivée le jour
prenant place
où sera l'astre
plus tard.
À pas de
braise, je te rejoins,
est-ce matin le soir ?
Est-ce toute
heure
le bruit des pas qui nous rassemble
et vont les
vers venant des arbres
dans la syllabe des branches ?
Quelle
heure n'est plus perdue
à pas couverts des mots ?
Isabelle Lévesque, Un peu de ciel ou de matin, © Les Deux-Siciles, 2013, p.46
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L'amour
nous va trop bien désormais
pour que nous allions bien sans
lui
Nous aurons encore pour nous
je le sais je le sens
des
heures de plein soleil
et des journées-lumière
Et
nous prendrons encore
le grand large des tempêtes
et à
nouveau
tu briseras mes amarres
Je
veillerai
J'attendrai
J'espérerai
et le jour où refaire
le monde
sera enfin possible
je serai là
sans pour autant
avoir peuplé l'attente
d'autres amours et
d'autres désirs
Et tu me retrouveras
fatiguée sans
doute
d'avoir eu mal à creuser
tant de patience
L'amour
nous va trop bien désormais
pour que nous allions bien sans
lui
Nous aurons encore pour nous
je le sais je le sens
des
heures de plein soleil
et des journées-lumière
mes
mains arpégeront encore pour toi
des torrents de velours
et
la violence nous reviendra
l'espace d'une douceur vive
Danny-Marc, Un grand
vent s'est levé, © pippa,
2013, p.49
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Écrire
pour rejoindre.
Ce qui vibre sur la vitre, c'est enfin sentiment que la vie nous a jamais été aussi appariée. L'alliée ardente, lorsque au loin s'apaise la discorde sur les raisins empourprés, et fait mûrir le silence.
À mes lèvres, intensément c'est enfin « je t'aime » comme une eau précieuse que seul l'asphalte peut éreinter.
Je peux vous dire ce que vous aimez entendre, et vous
dire ce que vous avez oublié d'aimer.
Et vous dire que dire ce n'est jamais que répéter. Réparer ou rechuter.
Faire silence n'est pas se taire, mais rejoindre l'immense et l'intense.
En sommes-nous aussi capables que nous le prétendons ?
Intensément à mes lèvres, les mains hâlées du désir
me soufflent l'intense de ta langue à soupirer pour mes seins et à
vouloir avec impatience que je me déverse, intensément à tes
lèvres.
Heureuse éloquence de la flamme. Sapidité du feu. Faim des lèvres et des mains. Mes consonnes et mes voyelles mouillées.
Nathalie Riera, Puisque Beauté il y a, © Lanskine, 2010, p.24
Internet
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Isabelle Lévesque dans La Pierre et le Sel
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Danny-Marc dans Recours au poème
-
Nathalie Riera dans La Pierre et le Sel :
Contribution de PPierre Kobel
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