Après l'article de Jean Gédéon du 19/09/2013 consacré à la revue Nouveaux Délits, nouveau coup de projecteur sur Cathy Garcia et particulièrement sur les deux derniers recueils publiés chez Cardère en 2012, les mots allumettes et 2014, fugitive. Cathy Garcia est très présente sur le web et on y trouve, entre autres expressions, beaucoup de ses écrits. De la poésie mais également des notes de lecture, des extraits de carnets de voyage. L'ensemble traduit le profond engagement de l'auteur dans la création.
La poésie de Cathy Garcia est une poésie qui happe. Elle est lyrique et organique, elle dit le corps et ce que l'on ressent du corps, elle dit le poids de la lassitude, des doutes et la volonté inéluctable d'avancer. Elle va au mot juste, au souffle des mots.
Le mot juste. Un silence pointé. Un baiser.
Le mot juste, pas un souffle. Le premier déchire les poumons. Le dernier les recoud.
Le mot juste, pas un soufflet. Le mot juste ne dit pas je t'aime mais le fait. Il ouvre le cœur, ça fait mal, mais l'air est juste.
L'air qui sépare le mot de la mort.
In les mots allumettes, © Cardère, 2012, p.9
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Mes yeux sont des miroirs en flammes, mon sexe un coquillage dans ta paume fraîche.
Poumons, torse, seins, veines. Météores de désir aux frontières de chair. Écume de jasmin.
Les dés sont jetés. Exil de la flèche en déroutante verticalité. Incision. Je décrypte le signe.
La chair, la sève et le squelette des rêves. La substantielle énigme de verre.
In les mots allumettes, © Cardère, 2012, p.19
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Je marche.
Je dois marcher.
Le ciel a mordu. Les chiens sont lâchés.
Dans les poitrines, les cœurs s'épavent.
On offre les hirondelles aux crocs du boucher.
Partout s'installent des cirques funèbres.
Les ébréchés se font berner par les miroirs.
Torpeur… Foutoir irrespirable.
Je dois marcher.
In fugitive, © Cardère, 2014, p.7
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Je marche. J'écoute.
Secret du ricochet. Beauté de la chute.
Sève des reins. Sang de tourbe.
Chemins de cornes et de pluie.
In fugitive, © Cardère, 2014, p.29
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Pluie de cœurs en torches. Moisson brûlante de coquelicots.
Je marche, je cours, je suis la sorcière parfumée d'épices. Voyez les déluges rougissant entre mes seins d'ambre.
Je cours et je danse.
La terre est une et nous sommes un.
Tous de passage, mouvement et empreinte.
Chair de rocaille dans l'herbe maigre où sieste le serpent.
In fugitive, © Cardère, 2014, p.37
Internet
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Un dossier de presse complet par le Garage Donadieu
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Un article dans Recours au poème
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Des articles signés Cathy Garcia dans Ia Cause littéraire
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Les éditions Cardère
Contribution de PPierre Kobel
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