Les surréalistes aimaient bien jouer, de temps en temps, à des jeux collectifs, notamment, celui qui consiste à inventer, de façon aléatoire des vers de hasard, à partir d’une règle logique fixée à l’avance ( par exemple, sujet, verbe, complément). C’est ainsi que fut forgé la phrase : « Le cadavre exquis boira le vin nouveau », dont les deux premiers noms sont devenus le titre du jeu ci-dessus et leurs deux premières syllabes l’enseigne de cette maison d’édition.
Cadex, donc, est née en 1985, grâce à Gérard Fabre, qui après avoir tâté de plusieurs métiers plus ou moins disparates, se lance dans l’édition, poussé par son amour d’une poésie originale au long cours, mais avec une préférence pour les textes courts, réfractaire aux étiquettes et ouvert à toutes les formes d’écriture y compris des compagnonnages avec les peintres.
Et comme l’indique son texte de présentation :
« Loin des modes qui n’ont de durée que le temps de leur trouver un nom, Gérard Fabre publie des poètes comme le Belge Philippe Lekeuche, de longues traversées de langue et de pensée signées Lionel Bourg, des murmures où s’entend, par exemple, la voix des morts du triptyque de Jacques Josse. Textes denses, ciselés au plus juste (Pierre Silvain) ou jetés cruels, comiques et farcesques sur la page et dans l’oreille du lecteur (Jean-Pierre Bobillot ou Jean-Pierre Verheggen). Ce n’est ainsi pas un hasard si Cadex accueille à sa table un Franck Venaille ou un James Sacré, deux grands poètes qui ont su traverser les courants poétiques sans s’y laisser noyer.
La marge éditoriale dans laquelle Cadex avance s’avère parfois être une voie royale : c’est ainsi que le premier essai de Christian Prigent, La Langue et ses monstres trouve un accueil sous l’enseigne des éditions héraultaises. D’autres suivront (Ne me faites pas dire ce que je n’écris pas, Rien qui porte un nom) jusqu’à, pour l’instant, Le Sens du toucher (2008) consacré à la peinture et à l’art.
Les peintres accompagnent les textes publiés ici, dans un temps fraternel que l’actualité marchande n’atteint pas. Gérard Fabre mène sa petite entreprise sans jauge financière : le plaisir de faire se rencontrer des textes rares et des lecteurs épars lui suffit. Le catalogue s’épaissit, dans lequel l’histoire littéraire de demain trouvera les noms dont elle aura besoin pour dire une part essentielle de ce qui est aujourd’hui notre littérature. »
En 2005, les éditions Cadex changent de mains et de lieux : Gérard Fabre passe le relais à Hélène Boisnard, une jeune relieuse amoureuse elle aussi des beaux livres, et la maison quitte l’Hérault pour le Gard.
Le secteur poésie est bien sûr conservé, avec des auteurs tels que Marcel Moreau, Évelyne Morin, James Sacré, Jean-Pierre Chambon, mais Hélène Boisnard y ajoute d’autres compartiments : nouvelles, romans, poésie Jeunesse, dont les textes sont souvent eux-mêmes traversés de poésie.
Le dispositif adopté pour fouiner dans sur le site, est simple et facile d’accès, à partir, en haut de page, d’un bandeau horizontal comportant les huit onglets suivants :
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Actualités sur les auteurs
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Catalogue avec possibilité de téléchargement en version PDF
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Auteurs avec un index de la centaine d’écrivains publiés
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Cadex avec l’historique des éditions
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Nouveautés avec une brève présentation des derniers titres parus
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Titres avec un recensement alphabétique de tous les titres, épuisés ou disponibles
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Artistes avec un index de tous les illustrateurs
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Librairies avec les coordonnées complètes des centaines de libraires qui proposent à la vente les livres des éditions
Cadex, une maison d’édition de grande qualité, soucieuse de beaux textes avec une attention particulière pour la qualité des ouvrages édités.
Coordonnées
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Adresse du site : www.cadex-editions.net
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Courriel : [email protected]
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Adresse postale : 7 rue Duchartre - 34 420 Portiragnes
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Adresse postale pour les manuscrits : 19 rue en Quissé – Russan - 30 190 Sainte-Anastasie
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Responsable : Hélène Boisnard
Internet
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Un article d’entretien du Matricule des Anges de juillet 1998.
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Un article de Poezibao pour les 20 ans de la maison d’édition.
Contribution de Jean Gédéon
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