Sous la lime | Éditions sonores

Depuis la création des Éditions Sous La Lime en 1990, Daniel Repoux, son fondateur et directeur, poursuit avec détermination et passion un exceptionnel travail pour la diffusion de la poésie.

Son catalogue révèle, non seulement une vaste culture, un goût des autres, mais aussi une grande curiosité, un désir d’explorer le monde à travers la musique, la littérature, conservant à la poésie une place essentielle.

En le parcourant on ne peut qu’être étonné et émerveillé de la diversité des genres et des styles. Ainsi redécouvre-t-on avec bonheur, parmi les « Poèmes dits, accompagnés de virgules musicales et mis en ambiance sonore » des textes oubliés, comme dans un des tout premiers CD, des extraits des Voyageurs de l’impériale d’Aragon, Larue de François Coppée, un passage des Misérables de Victor Hugo. L’illustration musicale évoquant avec des morceaux de « La complainte de la butte », «  Le chat noir », « LeTemps des cerises » l’ambiance de Paris fin du XIXème. L’art de la fable convoque Anouilh, La Fontaine, Prévert, Desnos, Donnay, Florian. Parfois c’est un thème qui est exploré celui du vent, avec bien sûr Bachelard, Baudelaire, Saint- John Perse, mais aussi plus rare Mohamed Dib, Nazim Hikmet, René Daumal ou autour du Jazz, du Burkina –Faso, du gamelan javanais et de la poésie indonésienne.

Signalons les deux très beaux CD consacrés à la poésie de Bruno Doucey. La poésie contemporaine, en effet est explorée tout aussi bien dans Poésies de langue française où l’on découvre trente poèmes inédits de poètes francophones appartenant aux cinq continents, que dans le long poème La descente de l’Escaut de Fanck Venaille et bien d’autres encore.

On trouvera aussi des archives sonores, avec des enregistrements réalisés à partir de documents de l’INA, interviews, poèmes dits par les auteurs. Dans l’excellent Paris Tananarive, on découvrira plus qu’une passerelle francophone entre les peuples. À travers le choix des poèmes, des chroniques radiophoniques d’Hervé Pauchon, des chansons de Renaud se construit une réflexion commune sur la fraternité, l’homme universel, exprimée dans une même langue, le français, aux registres multiples.

Les enfants ne sont pas oubliés ! Là encore on retrouve la même exigence de qualité que ce soit dans le renouvellement des textes, la mise en espace sonore, la diction (ah, la voix de Claude Aufaure !). Ainsi «  Le Tour du monde en contant », « l’Étoile et le Nénuphar », ou le dernier de Christian Poslaniec, « Le rhododendron amnésique », lient poésie aux contes, tandis qu’Enfantaisie regroupe 33 poèmes mêlant jeux, rire et surprise.

Il faudrait encore parler Des Élégies et autres poèmes de Marceline Desbordes-Valmore qui permet d’entendre cette voix si méconnue de la poésie du XIXe pourtant si novatrice et si forte.

Un dernier coup de cœur !  Les mangeux d’terre  de Gaston Couté à découvrir absolument avec tout le talent de Pierrot Noir.

On souhaite longue vie à cette maison d’édition qui allie avec autant de talent la poésie, la musique, la diction et, facteur important, le graphisme, chaque couverture faisant l‘objet d’une minutieuse attention. Des titres à s’offrir, à offrir à tout âge qui vous accompagnent en voiture, vous suivent et vous habitent !

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Contribution de Sabine Péglion