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11 mars 2016

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inspiré d'un de mes propres textes ainsi qu'un de ceux d'I Levesque , présent sur cette page


' la mémoire des gisants"


Les gisants ont la mémoire lourde,
la mémoire si lourde
qu'elle les maintient au sol.

Leur souffle ne résonne
qu'avec celui des millénaires ,
et ils expirent des pierres,
dans leur légende.
Ils paraissent assoupis,
voisinent avec d'anciens volcans,
recouverts d'une forêt insouciante du feu ,
couvant quelques kilomètres en dessous.

Certaines de leurs roches
ont des rides, des failles
dûes à leur grand âge,
où les eaux de pluie s'infiltrent.
Les gisants ont ainsi toujours à boire,
même si leur chevelure d'herbes
fait croire, en surface
à la sécheresse la plus âpre.

Ils sont souvent habillés
de manteaux de terre fertile,
aimable et moelleuse,
où de petits rongeurs,
comme des myriades d'insectes
trouvent un abri.
Ils se perpétuent comme une famille
aux cousinages lointains .

C'est une faune téméraire,
munie d'ailes, de carapaces
et de rostres qui témoigne de la vie,
si bien qu'en examinant leurs fossiles
on peut deviner les caprices du climat,
déduire l'avancée des glaces,
le retrait d'une mer.

Tout cela a existé,
s'est évanoui, reviendra peut-être
dans un jour perdu dans les brumes,
car l'éternité se pare
d'allers et retours .
Se pourrait-il que les gisants
se relèvent un jour,
pour se dresser en aiguilles sauvages ?

Rien n'est impossible,
mais ils n'auront pas perdu
pour autant, leur mémoire.

---

RC

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