À l’heure où s’ouvre le Marché de la Poésie 2016 sur la place Saint-Sulpice, à Paris, un texte de Gabrielle Althen extrait du recueil Soleil patient qui paraissait, voilà un an, chez Arfuyen.
Ulysse pleure
À l’écart des grands jours
Ses larmes de courage
Le soir penche
Le jour s’enfonce
La mer aussi parmi les cris
Les bateaux se défont
Le destin a les pieds encore mous
Le cimetière est petit
Des draps sèchent à la fenêtre
Des vétilles nous unissent
La méfiance se cache
Dis-moi, Ulysse,
As-tu jamais manqué d’étoiles ?
L’heure se creuse et la mer incessante
Sa prunelle nous absorbe
Pourtant le fond nous déprécie
Ulysse, entre deux pleurs
Et entre deux grands jours
As-tu cru à tes actes ?
Ulysse, as-tu cru à ton nom ?
(Et moi qui n’arrête pas le vent
Suis-je seulement Personne ?)
Ulysse pleure une larme insondable
Et sa larme est courage
Et la mer en est rouge
Et il y a du jour encore
— Et le destin respire
In Soleil patient, © Arfuyen, 2015, p.29
Internet
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Sur La Pierre et le Sel :
- Gabrielle Althen - La Belle Mendiante
- Cœur fondateur de Gabrielle Althen
- Gabrielle Althen, entre splendeur et écharde
Contribution de PPierre Kobel
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