Nouvel opus d’Isabelle Lévesque aux éditions de L’herbe qui tremble. L’écriture d’Isabelle est toute de passion. Elle puise par ailleurs à sa culture et à un long travail de mise en forme.
« Les poèmes d’Isabelle Lévesque ont beau se déployer dans cet espace voué à l’éphémère, ils s’opposent à la dissolution. Ils persévèrent du côté de la joie, cherchent la racine d’un ici/maintenant, la trouvent parfois au cœur d’une touffe de centaurées : l’infime et la certitude bleue. » écrit Françoise Ascal dans la postface.
L’aurore est assoiffée.
Vois mes mains défaites,
le coq est annoncé. Matin,
jour, l’ombre des fleurs attend.
Les pétales à midi feront
le désarroi du vent,
les coquelicots légers seront
notre lutte. Tu rejoindras
les blés le pain la couleur.
Je prendrai le cuir
de nos pas nus
sur la terre.
In Voltige !, © L’herbe qui tremble, 2017, p.9
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Je pose à mi-chemin les images.
Tu dis la photo, unique. Instant saisi.
Mon avion de papier ploie les coquelicots
dans mes rêves. Je te ressemble :
mêmes sépales, même saveur.
Ta fièvre florale ravive les blés,
Nos mains frôlent sans toucher.
Tout effleure, sombre présage terrassé.
Les signes du coquelicot
retiennent nos pieds
dans son sillage.
In Voltige !, © L’herbe qui tremble, 2017, p.21
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Ensemble étonne celui qui tremble
encore, même fleur, jonquille, âtre,
étang propice.
Graine gramme,
légère apparence
(ton ombre insinuée où).
La chair meurtrie du manque assoit
l’or en fleur. Librement le ciel consent.
Tu étends le cercle au seul assaut.
Nous
en cette suspension,
la grâce affine le doute.
Nous
liés à chaque étape,
reconnus.
La fleur résiste,
le coup la porte,
le cœur cogne,
ravi, ici
perçant l’ailleurs
qui offre le disparu
- juin.
In Voltige !, © L’herbe qui tremble, 2017, p.67
Postface de Françoise Ascal et peintures de Colette Deblé
Internet
- Dans La Pierre et le Sel :
Contribution de PPierre Kobel
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