Ce texte pour mettre le projecteur, à la fois sur l’écriture de Monique W. Labidoire et sur la revue Concerto pour marées et silence de Colette Klein, revue à la parution annuelle depuis 2008.
L’intimité du souvenir
Tout vit et vibre dans le moment présent allié à l’intimité du souvenir. Que le temps déroule ses journées de colère ou ses nuits apaisées, qu’il assassine les cendres des mots ou parodie sans vergogne un plaisir de pacotille, il s’efface avec plus ou moins de douceur et disparaît de nos mémoires. Pourtant des fragments d’heures émergent et résistent à l’éloignement irrémédiable, captifs volontaires de nos voyages entêtés à garder pour toujours nos petits bonheurs, quelques sourires échangés, un café bu à la terrasse ombragée d’une brasserie familière, des paroles sans importance qui infatigablement cognent au portail de notre existence. Ici, l’ombre d’un ami flotte dans le feuillage, là s’est tenue une sœur, une aïeule, plus loin la main de celui qu’on a aimé a marqué de son empreinte un mur d’enceinte, là encore des vélos d’enfants rouillent de leur belle vie. Les mots attendris envahissent l’instant éclairant les ombres qui s’atténuent de nuit en nuit et se nomment gardiens indéfectibles d’une éternité sans renaissance.
Publié in Concerto pour marées et silence, revue Poésie, no 6-2013, p.72
Internet
- Le site personnel de Colette Klein
- La page Wikipédia consacrée à Colette Klein
- Une page consacrée à Monique W. Labidoire sur le site Les hommes sans épaule
Contribution de PPierre Kobel
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