Trois courts extraits d’une longue suite qui donne à sentir notre rapport à la nature, à considérer l’envers du miroir qu’elle propose. Une promenade des mots, entre élégie et chant, interpellation de soi.
Vous balancez mollement, vous gigotez, on ne sait quelle parole vous échangez avec le vent. Puis tout redevient immobile silencieux. On sent alors tant de lassitude peser sur vous. Car vous pendez déjà... et quand vous tomberez ma main continuera sans vous à gratter sous mon front dégarni (car lorsqu’on cherche, dedans son œil la flamme exténuée, on vous trouve devant soi comme au fond d’un miroir une main secourable agite sa lanterne).
In Par la fenêtre je me suis fait feuillage, © Unicité, 2018, p.15
****
Je laisse mon cahier blanc mon herbier de paroles
je prépare le silence à d’autres paraboles
je baptise mon pied en foulant ton église solitude
je baptise ma main au fer blanc de ta main
je baptise mes yeux aux couleurs les plus vives de leur solitude
ibid, p.59
****
Et j’ai cherché le dernier mot le dernier jour
celui qui ne nous trompe pas
je n’avais plus qu’à regarder dehors
le ciel est gris étaient les seuls mots qui me sauvaient du jour
j’espérais voir demain plus d’espaces ouverts
sur la seule moisson qui méritait ma main
ibid, p.103
Internet
-
Les éditions unicité
Contribution de PPierre Kobel