Robert Sabatier écrit à propos de la poésie de Jean de Sponde : « Sa rigueur, son sens métaphysique portent ces œuvres graves, nettes, au sommet de l’émotion. […] C’est une poésie qui claque au vent, a des mouvements violents de vagues, les forces qui agitent les âmes tourmentées trouvant leurs correspondances en ampleur dans le rythme des éléments soulevés. D’un mot à l’autre, d’un vers à l’autre, se traduit l’effort de l’homme qui ne peut atteindre à la sérénité qu’au prix d’une lutte énorme et incessante. » In Histoire de la poésie française – La poésie du seizième siècle.
Sonnets de la Mort – 12 – Tout s’enfle contre moy
Tout s’enfle contre moy, tout m’assaut, tout me tente,
Et le Monde, et la Chair, et l’Ange révolté,
Dont l’onde, dont l’effort, dont le charme inventé
Et m’abisme, Seigneur, et m’esbranle, et m’enchante.
Quelle nef, quel appuy, quelle oreille dormante,
Sans péril, sans tomber, et sans estre enchanté,
Me donras-tu? Ton Temple où vit ta Saincteté,
Ton invincible main, et ta voix si constante ?
Et quoy ? Mon Dieu, je sens combattre maintes fois
Encor avec ton Temple, et ta main, et ta voix,
Cest Ange revolté, ceste Chair, et ce Monde.
Mais ton Temple pourtant, ta main, ta voix sera
La nef, l’appuy, l’oreille, où ce charme perdra,
Où mourra cest effort, où se rompra ceste onde.
In Essai de quelques poèmes chrétiens
Internet
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Page Wikipédia de Jean de Sponde
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Sur le site du Musée protestant
Contribution de PPierre Kobel
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