Alors que nous allons de nouveau devoir rester enfermés durant quatre semaines au minimum, chaque jour un texte pour dire la liberté des mots et la foi en l’avenir.
Louise Labé
Sonnet XVIII
Baise m’encor, rebaise-moi et baise ;
Donne m’en un de tes plus savoureux,
Donne m’en un de tes plus amoureux :
Je t’en rendrai quatre plus chauds que braise.
Las ! Te plains-tu ? Ça que ce mal j’apaise
En te donnant dix autres doucereux,
Ainsi mêlant nos baisers tant heureux
Jouissons-nous l’un de l’autre à notre aise.
Lors double vie à chacun en suivra
Chacun en soi et son ami vivra.
Permets m’Amour penser quelque folie.
Toujours suis mal, vivant discrètement,
Et ne me puis donner contentement,
Si hors de moi ne fais quelque saillie.
In Sonnets, 1555
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Contribution de PPierre Kobel
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