Alors que nous allons de nouveau devoir rester enfermés durant quatre semaines au minimum, chaque jour un texte pour dire la liberté des mots et la foi en l’avenir.
J’ai quitté ma maison verte en bois brut –
Un canapé en velours bleu dont je rêve encore
Un buisson sombre et luisant juste à gauche de la porte.
En bas de l’allée un cliquetis comme ma poupée
dans sa poussette quand elle sautait sur les pavés —
« Nous partirons loin d’ici ».
Les prairies sont immenses la terre sera dure
pour mon dos. L’herbe touchait
le bleu et des nuages encore blancs se muaient
de vieil homme en chien souriant les oreilles au vent
Regarde –
Les prairies atteignent — elles touchent le ciel
Nous avons laissé les contours de nos corps contre/sur l’herbe
piétinée
Elle va mourir bientôt parce que nous étions là — poussera-t-il
autre chose ?
Ne pleure pas, ma poupée ne pleure pas
Je te tiens et te berce pour t’endormir
Chut, chut je voulais juste dire que je ne suis (n’étais)
pas ta mère qui est morte.
Je te nourrirai du buisson sombre et luisant
juste à gauche de la porte.
In Fragments, © Points/Seuil, 2012
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Contribution de PPierre Kobel
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