Alors que nous allons de nouveau devoir rester enfermés durant quatre semaines au minimum, chaque jour un texte pour dire la liberté des mots et la foi en l’avenir.
Le souvenir
Lorsque pour le mortel le jour bruyant se tait
Et la cité lassée se plonge
Dans la semi-clarté nocturne et dans la paix
Et trouve le bonheur du songe, –
A ces moments, pour moi, les heures d'insomnie
Se traînent dans un long silence :
Le serpent du remords triomphe et s'ingénie
A torturer ma conscience ;
Les rêvent bouent ; l'esprit succombe sous leur poids,
Ils se bousculent, ils l'accablent ;
Le souvenir muet déroule devant moi
Son parchemin interminable ;
Et, relisant ma vie, je tremble de dégoût,
Je me maudis et je m'indigne,
J'implore amèrement, je crois me rendre fou,
Mais je relis la moindre ligne.
In André Markowicz Le Soleil d’Alexandre, © Actes Sud – Babel, 2011
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Bibliobs | Entretien avec André Markowicz
Contribution de PPierre Kobel
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