Un jour un texte pour dire la poésie, voyager dans les mots, écrire les espaces, dire cette « parole urgente », cette parole lente, sa liberté dissidente et la colonne vertébrale qu’elle est pour aller au-delà du discours quotidien, du réel.
Ils allument des feux de mauvaises herbes coupées
De lande sèche en grasse embouche flambent des branchages élagués
De colline en vallon des oriflammes orange flottent dans la fumée
Ces brandons n'annoncent pas la venue de l'été comme un feu de joie
Ils témoignent de l’obstination de la nécessité du labeur incessant
Les brasiers éteints n'altèrent pas la transparence du jour le contour du soir
Pour conjurer la menace de l'ombre le dédain doit suffire
Quelques vifs reflets cloués sur le ciel appartiennent au couchant
Non à l’activité de ces ombres glissantes qui regagnent le logis fraternel
Du sol montent les cendres des graminées des ombelles des fleurs de fées
Envol fragile que disperse la brise sans en faire le moindre nuage
Dans la nuit s'allument d'autres feux lointains et froids
De la Lune à Vénus ils brillent sans même un tremblement
Du noir au noir des étincelles figées ardent le silence
Elles ne varient jamais à nos yeux imparfaits même l'été instauré
Ni les autres saisons car personne ici n'envisage l'éternité
In L’arrière-pays n’existe pas © Encres vives, 2018
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Contribution de PPierre Kobel
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