Un jour un texte pour dire la poésie, voyager dans les mots, écrire les espaces, dire cette « parole urgente », cette parole lente, sa liberté dissidente et la colonne vertébrale qu’elle est pour aller au-delà du discours quotidien, du réel.
Arbres d'hiver
Les lavis bleus de l'aube se diluent doucement.
Posé sur son buvard de brume
Chaque arbre est un dessin d'herbier –
Mémoire accroissant cercle à cercle
Une série d'alliances.
Purs de clabaudage et d'avortements,
Plus vrais que des femmes,
Ils sont de semaison si simple !
Frôlant les souffles déliés
Mais plongeant profond dans l'histoire –
Et longés d'ailes, ouverts à l'au-delà.
En cela pareils à Léda.
Ô mère des feuillages, mère de la douceur
Qui sont ces vierges de pitié ?
Des ombres de ramiers usant leur berceuse inutile.
In Arbres d'hiver, © Poésie/Gallimard, 1999
Traduction par Valérie Rouzeau et Françoise Morvan
Internet
Contribution de PPierre Kobel
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