La poésie « est au-dessus des règles et de la raison.
Quiconque en discerne la beauté d’une vue ferme et rassise,
il ne la voit pas, non plus que la splendeur d’un éclair.
Elle ne pratique point notre jugement ; elle ravit et ravage. » Montaigne
Chaque jour un texte pour dire la poésie, voyager dans les mots, écrire les espaces, dire cette « parole urgente », cette parole lente, sa liberté dissidente et la colonne vertébrale qu’elle est pour aller au-delà du discours quotidien, du réel. Pour se laisser ravir et ravager.
Je me perds très loin de ma mémoire
Vas-y continue
T’es conne ou quoi ?
Continue de me fouiller
Cherche
Tu ne trouveras jamais ce que j’ai pu oublier
Au bureau, partout
Prête à mettre ma peau
Dans les rayons de la supérette
Du pain, du fromage, du Coca
Je n’ai plus rien à manger
Alors que moi aussi
J’ai levé le doigt toute ma vie pour prendre la parole
Je peux parler
J’ai des choses à dire qui méritent qu’on m’écoute :
J’ai converti les sphinx et les animaux mi-homme mi-taureau au christianisme
J’ai fait le tour des constellations qui n’avaient pas de nom et j’en ai fait mes capitales
Et sur les trois mille planètes et satellites qui les composent il y a des milliers
d’autres villes qui portent aussi mon nom
Écoutez-moi j’ai bien appris mes leçons
Je peux rêver
Je suis encore brûlante
J’éteins la nuit dernière en refermant les yeux
Tu te lèves dans 5 heures et quart
Continue de parler
Pas fatiguée
Si je dors
Seconde après la mort, vivante à peine pierre
In Je crois que je viens de mourir, © 10 pages au carré, 2021
Internet
Contribution de PPierre Kobel
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