La poésie « est au-dessus des règles et de la raison.
Quiconque en discerne la beauté d’une vue ferme et rassise,
il ne la voit pas, non plus que la splendeur d’un éclair.
Elle ne pratique point notre jugement ; elle ravit et ravage. » Montaigne
Chaque jour un texte pour dire la poésie, voyager dans les mots, écrire les espaces, dire cette « parole urgente », cette parole lente, sa liberté dissidente et la colonne vertébrale qu’elle est pour aller au-delà du discours quotidien, du réel. Pour se laisser ravir et ravager.
Elizabeth Legros-Chapuis
Parce que Mallarmé
Calme globe là-haut, la nuit la plus obscure
Ne cherche aucun éveil, nul chant de blanc satin
Lune blafarde encore au versant du matin
Une sandale enfuie, oubliée de Mercure
Rapide comme un trait, au messager latin
Du phare le gardien contemple en vain l’épure
À l’image du ciel étend toute nature
Ou de l’envers fermé de ce mont Palatin
Orties et pissenlits en son humble soupière
Rêves de l’au-delà par-dessous sa paupière
Et de la mer venu quelque étrange danger
Donne à sa solitude une intention divine
Un projet silencieux, un mystère léger
À l’aube dont la clef lentement se devine
In Fragmentaire, 2014
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Fragmentaire | Elizabeth Legros-Chapuis
Contribution de PPierre Kobel
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