La poésie « est au-dessus des règles et de la raison.
Quiconque en discerne la beauté d’une vue ferme et rassise,
il ne la voit pas, non plus que la splendeur d’un éclair.
Elle ne pratique point notre jugement ; elle ravit et ravage. » Montaigne
Chaque jour un texte pour dire la poésie, voyager dans les mots, écrire les espaces, dire cette « parole urgente », cette parole lente, sa liberté dissidente et la colonne vertébrale qu’elle est pour aller au-delà du discours quotidien, du réel. Pour se laisser ravir et ravager.
À l’origine, j’étais humaine.
À l’origine, nous étions humains.
Jusqu’à crever de blessures humaines
jusqu’à cracher et vomir de douleur
sur le sable, dans la ville et hors les murs.
Nous étions humains.
Jusqu’à blesser nos écorces frêles,
nos troncs chétifs,
notre soif de vivre,
notre besoin d’amour.
Et rester là ébahis devant
la fuite du temps, des choses.
Jusqu’à voir mourir nos frères
et attendre le pardon.
Là encore nous étions humains.
Jusqu’à devenir insectes et cendres,
splendeur et inertie.
Je veux rester humaine
même si c’est affreux
et cela jusqu’à la fin des siècles.
In J’emprunte la route qui rend fou l’horizon, © Unicité, Coll. Le Vrai Lieu, 2020
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Contribution de PPierre Kobel
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