La poésie « est au-dessus des règles et de la raison.
Quiconque en discerne la beauté d’une vue ferme et rassise,
il ne la voit pas, non plus que la splendeur d’un éclair.
Elle ne pratique point notre jugement ; elle ravit et ravage. » Montaigne
Chaque jour un texte pour dire la poésie, voyager dans les mots, écrire les espaces, dire cette « parole urgente », cette parole lente, sa liberté dissidente et la colonne vertébrale qu’elle est pour aller au-delà du discours quotidien, du réel. Pour se laisser ravir et ravager.
J’ai une chambre et une tempête
à la porte une mer qui frappe
des lumières dans le cou
bleu d’Agôt l’île calme
au nord nous coulons
comme si nous existions tu sais
on peut y croire
mes amarres s’emmêlent de marées
un océan nous use dans sa beauté
le grès des grottes s’effondre
l’esprit se réveille
en chemin ciel un chemin feu
froissant la terre qui tremble
paysage gris
que fûmes-nous
dans la grande île
j’ai une chambre et une tempête
les dieux qui frappent à ma porte
rameutent des flammes volées au vent
Qu’elle est lourde ma porte
quand reviennent les livres
perdus dans l’amour
In Femmes rapaillées, © Mémoire d’encrier, 2016
Internet
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Les Portes, le site de Laure Morali
Contribution de PPierre Kobel
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