La poésie « est au-dessus des règles et de la raison.
Quiconque en discerne la beauté d’une vue ferme et rassise,
il ne la voit pas, non plus que la splendeur d’un éclair.
Elle ne pratique point notre jugement ; elle ravit et ravage. » Montaigne
Chaque jour un texte pour dire la poésie, voyager dans les mots, écrire les espaces, dire cette « parole urgente », cette parole lente, sa liberté dissidente et la colonne vertébrale qu’elle est pour aller au-delà du discours quotidien, du réel. Pour se laisser ravir et ravager.
Si tu veux c’est Noël chaque jour de l’année
Dans un berceau traduit d’une barque violée
C’est le poids d’un enfant qui dérange la mort.
J’avais deux mains pour vivre entre l’ombre et l’amour
L’une côté jardin et l’autre côté cour
Deux mains pour regarder la croix qui nous fait face
Et grandit avec nous dans le temps et l’espace.
J’ai délié sur terre un ange d’une vierge
Et j’ai lié le loup à l’agneau dans les bois
J’ai saigné des oiseaux cet hiver sur la neige
Mais ma mère avait mis dans la main de sa mère
Ma droite et je retire une source de terre
Et les eaux délivrées me ramènent au port.
Dans le vent mon amour me rappelle sa voix.
Qu’y a-t-il de commun entre cet homme et moi ?...
Marie matrice bleue mer ouverte et fermée
J’entends sonner Noël dans la haute marée
Et mon regard guéri convoite un poisson d’or.
In Avec la permission de Dieu, © Seghers
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Contribution de PPierre Kobel
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