La poésie « est au-dessus des règles et de la raison.
Quiconque en discerne la beauté d’une vue ferme et rassise,
il ne la voit pas, non plus que la splendeur d’un éclair.
Elle ne pratique point notre jugement ; elle ravit et ravage. » Montaigne
Chaque jour un texte pour dire la poésie, voyager dans les mots, écrire les espaces, dire cette « parole urgente », cette parole lente, sa liberté dissidente et la colonne vertébrale qu’elle est pour aller au-delà du discours quotidien, du réel. Pour se laisser ravir et ravager.
Ce qui vient à l’abeille
En sa possible fièvre
Ce qui vient à l’abeille
Ne saurait disparaître.
L’envie de s’enivrer
Dans la bouche si ronde
De trois boutons ardents
Avides de baisers.
&
Ce qui vient d’une brouette
Avec ses feuilles sèches
Si bruissantes d’insectes
C’est de porter leur fin.
Mais aussi d’accueillir
Un enfant tout petit
Qu’on promène et qui rit
Car il croit à la fête.
In Ce qui vient de lumière, © Rougier V., 2020
Internet
Contribution de PPierre Kobel
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