La poésie « est au-dessus des règles et de la raison.
Quiconque en discerne la beauté d’une vue ferme et rassise,
il ne la voit pas, non plus que la splendeur d’un éclair.
Elle ne pratique point notre jugement ; elle ravit et ravage. » Montaigne
Chaque jour un texte pour dire la poésie, voyager dans les mots, écrire les espaces, dire cette « parole urgente », cette parole lente, sa liberté dissidente et la colonne vertébrale qu’elle est pour aller au-delà du discours quotidien, du réel. Pour se laisser ravir et ravager.
Tu inondes la nuit
de tes mains
par toi le monde
se répand en moi
maintenant que tu es
béance absolue.
T’aimer dans le sillon
des larmes
dans la vie ébauchée
seulement avec un doigt
parce que tu es plus grande
que ta fin.
Par la douleur abrupte
on parvient jusqu’à toi
le vent fouette
ton corps bref
silencieux, heureux,
dans son urne d’eau.
In Les Poètes la Méditerranée, © Poésie/Gallimard, 2010
Traduit du portugais par Michel Chandeigne
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Contribution de PPierre Kobel
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