La poésie « est au-dessus des règles et de la raison.
Quiconque en discerne la beauté d’une vue ferme et rassise,
il ne la voit pas, non plus que la splendeur d’un éclair.
Elle ne pratique point notre jugement ; elle ravit et ravage. » Montaigne
Chaque jour un texte pour dire la poésie, voyager dans les mots, écrire les espaces, dire cette « parole urgente », cette parole lente, sa liberté dissidente et la colonne vertébrale qu’elle est pour aller au-delà du discours quotidien, du réel. Pour se laisser ravir et ravager.
Vient le soir
Il faut dormir
J’ai peur du noir
Et des coquelicots qui se recroquevillent
C’est pas moi
C’est mon cœur
C’est tout noir
C’est tout rouge
Quand je place Martial sur l’aile droite
Quand je plante ma lame dans un Indien
J’ai peur
Quand vient la nuit
Quand vient le calme
Quand l’étau se resserre
Avec un système à trois défenseurs
C’est tout
C’est le temps des berceuses
Maintenant il faut
Dormir
Choisir
Fermer les yeux
Débrancher
Choisir dormir rêver
Vomir veiller
Choisir
Éteindre allumer
Viser juste
Dormir veiller vriller rêver
Des dernières gouttes
Du sang des morts
De celui qui martèle mes tempes
Je veille je rêve je vrille
Braindead
Il y eut un soir
Il y eut un matin
Mais les loups devant moi
Toujours les loups devant moi
Me convoquent pour tuer les agneaux
N’entends-tu pas le chant des morts
Ne vois-tu pas l’aurore
Ne vois-tu pas le soleil à la portée des doigts
Et les coquelicots qui se gavent
In Avec des lucioles on peut faire des couilles, © 10 pages au carré, 2021
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Contribution de PPierre Kobel
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