La poésie « est au-dessus des règles et de la raison.
Quiconque en discerne la beauté d’une vue ferme et rassise,
il ne la voit pas, non plus que la splendeur d’un éclair.
Elle ne pratique point notre jugement ; elle ravit et ravage. » Montaigne
Chaque jour un texte pour dire la poésie, voyager dans les mots, écrire les espaces, dire cette « parole urgente », cette parole lente, sa liberté dissidente et la colonne vertébrale qu’elle est pour aller au-delà du discours quotidien, du réel. Pour se laisser ravir et ravager.
Le prétexte
Il y avait les dunes.
La maison qui restait toute seule.
La mer qui glissait sur une plage, toute à elle
et les tamaris qui poussaient éperdument.
Il y avait la lune plus pleine de jour en jour
jusqu’à être rouge comme une boule de glace
qui m’appelait à la goûter.
Et le vent qui amenait le sable aux visages
sable sans poids, doré, humide et collant à la peau.
Et toi qui n’étais pas là, mais remplissais les chambres
d’un amour éperdu comme les tamaris.
Tu n’étais pas là.
Mais tu étais le prétexte.
In Voix vives de Méditerranée en Méditerranée – Anthologie Sète 2020, © Bruno Doucey, 2020
Traduit du grec par Michel Volkovitch
Internet
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Site personnel (en grec et en anglais)
Contribution de PPierre Kobel
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