La poésie « est au-dessus des règles et de la raison.
Quiconque en discerne la beauté d’une vue ferme et rassise,
il ne la voit pas, non plus que la splendeur d’un éclair.
Elle ne pratique point notre jugement ; elle ravit et ravage. » Montaigne
Chaque jour un texte pour dire la poésie, voyager dans les mots, écrire les espaces, dire cette « parole urgente », cette parole lente, sa liberté dissidente et la colonne vertébrale qu’elle est pour aller au-delà du discours quotidien, du réel. Pour se laisser ravir et ravager.
Intérieur
Je suis ici pour raconter une histoire
Aux terres sans noms et sans chiffres
Où pendent les pierres précieuses
Dans le mystère de l’arbre et des ténèbres
J’ai posé mon front parmi les vagues profondes
Dans les cavités de l’automne
À travers la splendeur diffuse
Je viens parler par vos bouches mortes
Laissez-moi sous les pavillons
Dans cette fête de la glace
Sur la bannière des marchands
Et dans sa chevelure
Vers les confins troublés
Sur la terre notre infortune
Je vais vous montrer les vieilles douleurs
Du cœur des forêts du fond des royaumes
Sur l’ancien territoire de la fraîcheur
Au hasard des chemins
Les mots tombent et le silence
En sueur a surgi dans le plein soleil
De la neige du Sud je viens pour chanter
C’est la pleine nuit déjà la nuit profonde
C’est le premier jour de la terre
Et pourtant la lutte continue
In La nuit des miroirs, © Librairie-galerie Racine
Internet
Contribution de PPierre Kobel
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