La poésie « est au-dessus des règles et de la raison.
Quiconque en discerne la beauté d’une vue ferme et rassise,
il ne la voit pas, non plus que la splendeur d’un éclair.
Elle ne pratique point notre jugement ; elle ravit et ravage. » Montaigne
Chaque jour un texte pour dire la poésie, voyager dans les mots, écrire les espaces, dire cette « parole urgente », cette parole lente, sa liberté dissidente et la colonne vertébrale qu’elle est pour aller au-delà du discours quotidien, du réel. Pour se laisser ravir et ravager.
Elle ne sera privée de sang ni de plaies
ma réalité... bien réelle ? voire !
Si je fais les comptes… entrées sorties rabais :
l’éternel déficit… allez savoir !
Et pourtant je n’attendais de mes vies,
lucifuge et solaire, dans ma lâcheté
parmi tumultes secousses et rixes hardies
que la grande et vraie fête de chair goûtée.
Belle angoisse et douce je m’encaisse,
me dévide et m’entasse, tressée à mes ardeurs…
pas de cause… et puis les ayant ressenties
que faire d’elles… cependant je me presse
contre qui sans décence peut gagner mon cœur…
Est-ce donc ma faute s’il en est ainsi ?
In Les Poètes de la Méditerranée, © Poésie/Gallimard, 2010
Traduction de Bernard Simeone
Internet
Contribution de PPierre Kobel
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