La poésie « est au-dessus des règles et de la raison.
Quiconque en discerne la beauté d’une vue ferme et rassise,
il ne la voit pas, non plus que la splendeur d’un éclair.
Elle ne pratique point notre jugement ; elle ravit et ravage. » Montaigne
Chaque jour un texte pour dire la poésie, voyager dans les mots, écrire les espaces, dire cette « parole urgente », cette parole lente, sa liberté dissidente et la colonne vertébrale qu’elle est pour aller au-delà du discours quotidien, du réel. Pour se laisser ravir et ravager.
Le ciel est notre rive
Cheveux tressés pour
atteler le temps
qui brûle d’impatience
au défaut de ta hanche
où la mer éparpille
de vieilles écritures
écume
fumées d’oiseaux
l’ombre blanche d’un fou
pour marcher sur les eaux
tes branches pour nouer
les crinières des comètes
l’enfant qui va devant
l’enfant qui sait pourquoi
nous rions sans savoir pourquoi
Quelles armes tu me donnes
nous vivons sans compter
je jette l’or de ton regard
par les fenêtres
j’achète la terre entière
pour la donner aux pauvres
le ciel est notre rive
et les demeures des princes
nous suivent comme des chiens.
In Ni le jardin de son éclat, © Les Cahiers de Noah n°2, 1986
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La Pierre et le Sel | Serge Wellens, tel un bel arbre, une contribution de Roselyne Fritel
Contribution de PPierre Kobel
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