La poésie « est au-dessus des règles et de la raison.
Elle ne pratique point notre jugement ; elle ravit et ravage. » Montaigne
Chaque jour un texte pour dire la poésie, voyager dans les mots, écrire les espaces, dire cette « parole urgente », cette parole lente, sa liberté dissidente. Pour se laisser ravir et ravager.
Au pays de l’amante imaginaire
les frontières fuguent
vers les collines abandonnées
rêve des lignes de front
des apatrides comme nous
figues dattes olives
déroulent nappes d’en-cas
au pied de l’arbre de solitude
les coquelicots suivent
la danse des tournesols
Toi qui erres
je t’attends au no man’s land
de l’amante imaginaire
viens avec tes rêves tes blessures
j’ai préparé une gelée
des fruits tombés
du figuier tourmenté
Toi qui n’a plus de nom
viens je te raconterai
les confidences des épis de blé
aux fleurs de pavot
bribes épargnées par le vent
Tu étendras tes peines
sur le talus de la lessive
quand ils seront secs
nous les rangerons
sous le rocher de l’oubli
Au pays de l’amante imaginaire
les frontières jouent à semer
chasseurs de fugitives
là un abri
creusé dans un tronc
avec un vieil écriteau
tu sauras peut-être
le déchiffrer
In Je franchis les barbelés, © Bruno Doucey, 2019
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Wikipédia | Souad Labbize
Contribution de PPierre Kobel
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